Le président du conseil national de l'Ordre des médecins a du pain sur la planche. Refonte du statut de l'Ordre, nouveau code de déontologie médicale,… sont en projet. Selon Moulay Tahar El Alaoui, les concertations sont en cours pour qu'ils voient le jour. ALM : Avec votre désignation à la tête du conseil national de l'Ordre des médecins, peut-on dire que la polémique autour de cette institution professionnelle est enfin close ? Moulay Tahar El Alaoui : Actuellement, il n'y a plus de polémique. Nous travaillons dans un climat positif et serein avec les différents partenaires, à savoir le ministère de la Santé, le collectif des sept syndicats représentant les médecins des secteurs public et privé ainsi que d'autres partenaires dont les sociétés savantes médicales. Nous visons tous le même objectif, en l'occurrence moderniser le conseil national de l'Ordre des médecins et rehausser sa performance. Il existe une volonté manifeste de tous de participer à la réalisation de cette œuvre nationale. Vous avez tenu récemment des réunions avec le comité de coordination des sept syndicats représentant les médecins. Avez-vous établi une feuille de route pour la refonte de la loi régissant l'Ordre ? Après ma nomination par le Souverain à la tête du conseil national de l'Ordre des médecins, j'ai tenu à recueillir des informations les plus complètes possibles concernant ce dossier. Je me suis entretenu avec le ministère de la Santé, avec le comité de coordination des syndicats des médecins des secteurs privé et public et avec d'autres institutions concernées par l'exercice médical comme les sociétés savantes médicales. Il faut noter que l'Ordre est une instance très importante pour le développement de la médecine au Maroc et du système de la santé d'une manière générale. C'est pourquoi, il faut le doter de moyens et de règlements pour qu'il assume ses missions avec efficacité et contribuer ainsi à ce développement. Il faut également que toutes les décisions soient prises en concertation avec toutes les composantes du corps médical pour l'élaboration d'une nouvelle loi régissant l'Ordre et la profession en général. Toutes les propositions seront prises en considération et discutées. Pour cela, une approche méthodique est nécessaire. Nous nous sommes mis d'accord avec nos trois partenaires pour l'élaboration d'une feuille de route définitive qui sera mise en œuvre dans les plus bref délais. Quels sont, d'après vous, les dossiers les plus urgents ? Notre travail consiste à faire des propositions pour la refonte de la loi actuelle régissant l'Ordre des médecins en vue de son adaptation à ses missions et ses engagements futurs. Trois dominantes structurantes de cette instance sont importantes. Il s'agit en premier lieu de la réforme de la loi définissant les missions de l'Ordre, son organisation et les attributions de ses organes. La seconde concerne l'adaptation de la loi organisant l'exercice de la médecine. En dernier lieu, la modification du code de la déontologie médicale et son actualisation. Ce code doit s'adapter aux nouvelles évolutions médicales et technologiques. La mission de l'Ordre est de veiller au respect des principes et règles de l'exercice médical, qui doivent guider la conduite professionnelle des médecins, quels que soient leur mode d'exercice et leurs rapports avec les malades, la collectivité et entre eux. La discipline, l'éthique, la responsabilité des cliniques, le temps plein aménagé (TPA), les installations (cabinets, cliniques),… sont autant de dossiers qui nécessitent un travail de fond. Par ailleurs, le conseil de l'Ordre doit s'ouvrir sur l'international. Quel rôle pourrait jouer le conseil national de l'Ordre des médecins dans la mise en œuvre de la couverture médicale ? A ce sujet, le conseil de l'Ordre des médecins a un rôle consultatif. Son avis est très important dans la mise en œuvre de toute politique sanitaire du pays. Il est l'éclaireur. Il attire l'attention du ministère sur telle ou telle problématique ou déficience pour combler les lacunes. Le siège réservé au conseil national de l'Ordre des médecins au sein du CCDH (Conseil consultatif des droits de l'Homme) est-il toujours vacant ? Un représentant du conseil national de l'Ordre des médecins siégeait au sein du CCDH. Du fait de la prorogation de la loi pour la continuité de l'Ordre dans ses fonctions, l'Ordre pourrait continuer à être représenté dans les mêmes conditions. Après l'adoption du nouveau projet de loi, les instances qui seront chargées de l'Ordre pourront désigner leur représentant.