Tout comme Paris, première étape du périple européen de la délégation ministérielle dépêchée par SM le Roi Mohammed VI, Madrid a réservé un accueil favorable au projet d'autonomie proposé par le Royaume. Qualifié de «sérieux» et de «constructif» par le président français Jacques Chirac, le projet d'autonomie a suscité «un grand intérêt» chez les hauts responsables espagnols. C'est ce qu'a affirmé le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, à l'issue d'une audience accordée, jeudi au palais de la Moncloa, siège de la présidence du gouvernement espagnol, à la délégation dépêchée par SM le Roi Mohammed VI pour expliquer l'état d'avancement et les grandes lignes du projet d'autonomie des provinces du Sud. Dans une déclaration à la presse, le chef de la diplomatie espagnole a affirmé que le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, «a écouté avec un grand intérêt les idées exposées par la délégation ministérielle, réitérant, par la même occasion, l'engagement de l'Espagne à œuvrer activement pour dépasser la situation de blocage dans laquelle se trouve la question du Sahara». Cette visite est «à la fois naturelle et hautement significative, vu les relations particulières qui lient SM le Roi Mohammed VI à SM le Roi Juan Carlos 1er et au président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, et le partenariat stratégique et multidimensionnel que les deux pays ont forgé au cours des dernières années», a indiqué, pour sa part, le chef de la délégation, le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa, qui a ajouté que cette visite est intervenue après un «processus de consultations participatif, inclusif et transparent, mené, au niveau de tous les partis politiques et les institutions nationaux, ainsi que les populations sahraouies concernées». Fort d'une adhésion populaire très significative, ce projet est, également, en phase avec les spécificités régionales. «Il est conforme aux standards et normes internationaux en matière d'autonomie et répond aux attentes de la communauté internationale et aux multiples recommandations du Conseil de sécurité», a précisé M. Benmoussa. «De ce fait, ce projet présente la meilleure perspective pour le règlement d'un conflit factice qui n'a que trop duré, ainsi que pour la relance de la construction maghrébine», a-t-il poursuivi. Parallèlement à ce ballet diplomatique entrepris à l'étranger, Rabat a été lors du week-end dernier la destination de plusieurs responsables africains. A l'issue d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, le président de l'Assemblée nationale du Niger, Mahamane Ousmane, a estimé que le projet d'autonomie est une «initiative excellente, de nature à conduire à unesolution pacifique à un conflit resté figé pendant plusieurs années, alors que sa solution est essentielle pour la paix dans la sous-région et même dans le continent africain». Même son de cloche exprimé par le président du Sénat libérien, Issac Wehyee Nyeanabo. Au terme d'entretien avec le président du CORCAS, Khalihenna Ould Errachid, le responsable libérien, en visite au Maroc à la tête d'une importante délégation, a souligné l'importance du projet d'autonomie, ajoutant que son pays «ne ménagera aucun effort pour soutenir le Maroc dans sa démarche pour la consolidation de son intégrité territoriale».