La prorogation du délai de retour des contrats spéciaux de formation (CSF) sur demande de la CGEM n'affecte en aucun cas les remboursements, indique Larbi Bencheikh, directeur général de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). Entretien. ALM : La CGEM a demandé la prorogation du délai de retour des contrats spéciaux de formation (CSF) jusqu'au 26 février 2007. Comment expliquez-vous cette requête ? Larbi Bencheikh : Effectivement, la CGEM a demandé la prorogation du délai de retour des contrats jusqu'à fin février 2007. Cette demande, pleinement justifiée, sera examinée au cours de la prochaine réunion du Comité central des contrats spéciaux de formation (CSF). En effet, toutes les entreprises intéressées ont déposé leurs dossiers à temps, à savoir avant le 30 novembre 2006. Néanmoins, pour des raisons purement administratives, liées d'une part à la validation des nomenclatures des coûts de formation par les comités régionaux et, d'autre part, à des contraintes techniques pour l'édition des contrats, les entreprises n'ont pas pu en disposer à temps. Il est donc normal qu'on leur accorde des délais supplémentaires pour leur permettre de les légaliser, conformément à la procédure et les retourner aux services concernés de l'OFPPT. Je voudrais préciser à ce propos que cela n'impactera en aucun cas les remboursements. Les dispositions sont prises pour qu'ils soient effectués au fur et à mesure de la réception des pièces justificatives dont le délai s'étale jusqu'au 30 avril 2007, donc au-delà du délai demandé par la CGEM. Quelle est la situation actuelle des dossiers CSF ? Nous avons lancé en 2006 une opération d'assainissement des comptes des CSF pour les exercices allant de 2002 à 2005. L'opération, faisant suite à une décision du conseil d'administration tenu en juillet 2006, sur proposition de la direction générale de l'OFPPT, a recommandé d'épurer les dossiers de remboursement. Toutes les entreprises concernées ont été officiellement saisies pour compléter leurs dossiers en instance de paiement. Les dossiers qui ont été correctement complétés sont en cours de liquidation. En 2006, l'OFPPT a remboursé, pour la période allant de 2002 à 2005, 33 millions de DH pour le compte des entreprises privées et 95 millions sont en cours de paiement, soit la totalité de ce qui reste à payer. Où en est le projet de restructuration des CSF ? Pour accompagner la réforme du système des CSF, concrétisée par l'entrée en vigueur depuis janvier 2006 du nouveau manuel, l'OFPPT a élaboré et démarré l'exécution de mesures d'accompagnement touchant la communication, l'organisation et le système d'information. Concernant le volet communication, l'année 2006 a été marquée par la mise en place d'un nouveau portail CSF centré sur les besoins des entreprises. Par ailleurs, l'unité de gestion du Grand Casablanca, qui traite plus de 70 % des dossiers des CSF, a été réorganisée et érigée en agence disposant de tous les moyens humains et matériels nécessaires. Quel a été le bilan de l'année 2006 en matière de CSF ? Nous estimons que le bilan de l'année 2006 est probant, sachant qu'il s'agit de la première année de mise en œuvre de la réforme des CSF. Nous avons reçu plus de 1900 demandes de financement, déposées par près de 1300 entreprises privées pour des dépenses prévisionnelles de 278 millions de DH. Comparé à 2005, le nombre d'entreprises ayant déposé des demandes de financement a augmenté de 12% et les dépenses prévisionnelles de 27%. Ainsi, les entreprises sont de plus en plus conscientes de l'importance de la mise à niveau de leurs ressources humaines pour l'amélioration de leur compétitivité.Personnellement, je me réjouis de cette prise de conscience, mais il reste encore du chemin à faire. C'est en ce sens que l'année 2007 sera celle de la vitesse de croisière et nous espérons, avec l'appui de nos partenaires socio-économiques, drainer un nombre beaucoup plus important d'entreprises.