Réuni vendredi 18 janvier 2007, le conseil d'administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a décidé de revaloriser ses pensions de 4%. Le pouvoir d'achat des retraités s'en ressentira directement. Ce sont 320.000 retraités qui en profiteront. La revalorisation des pensions servies par la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) à 4% constitue la grande décision prise par le Conseil d'administration de cette institution, réuni vendredi 18 janvier 2007. Le décret consacre en effet la quatrième revalorisation de l'histoire de la Caisse. Datant de 1978, la première majoration variait de 1,1 à 1,06% en fonction de l'antériorité des pensions. Il y a eu ensuite la revalorisation de 19% sur trois ans intervenue en 1993. La troisième revalorisation, intervenue en 2002, augmentait de 100 dirhams par mois (valable à partir de juillet 2001) les pensions de vieillesse ou d'invalidité. Sachant que la pension vieillesse est de 1392 DH contre 1773 DH pour la pension invalidité (chiffres de la CNSS), l'on peut dire que la revalorisation de 2002 s'est faite à un taux de 7,18% par rapport à la pension moyenne d'aujourd'hui. Aussi, avec cette revalorisation de 4%, qui prend effet à partir du 1er janvier 2006, la CNSS montre que même si elle ne revalorise pas annuellement, elle procède par bonds significatifs. Cette revalorisation montre aussi , témoigne-t-on dans les sphères proches de la direction de l'institution, une bonne santé financière. Lors de la Journée sur les retraités, tenue à l'institut CDG le 16 janvier, le management de la Caisse déclarait qu'elle a revu ses projections et que la situation est bien meilleure que ne l'avaient laissé entendre les anciennes hypothèses. En outre, par cette augmentation, la CNSS impose un rythme dynamique à tout le régime marocain des retraites, explique un expert, partie prenante dans le débat actuel sur la retraite. Autre décision qui concerne directement les affiliés de la Caisse, le décret relatif à l'augmentation des taux de solidarité au titre de l'Assurance-maladie obligatoire (AMO). Ce taux passe de 1 à 1,5% de la rémunération brute mensuelle. Globalement, il n'y a pas augmentation de prélèvement, puisque le demi-point ainsi pris est récupéré dans le taux de cotisation des allocations familiales. Celui-ci passe de 6,5 à 6% sur la base de la rémunération brute mensuelle. Le conseil, qui était réuni sous la présidence de Mustapha Mansouri, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, explique le relèvement du taux de la solidarité par l'objectif d'étendre la couverture médicale de base à la catégorie de population dont la pension mensuelle égale ou excède 500 dirhams. A noter que pour un meilleur accès à l'assurance volontaire, les conditions de souscription ont été revues. Ainsi, un décret approuvé dans ce sens lors du Conseil d'administration introduit des pénalités en cas de retard dans le paiement des cotisations. A titre exceptionnel, les versements antérieurs à la date de publication de ce décret et qui sont effectués après le délai sont exonérés de ces pénalités. Au cours de cette réunion, le directeur général de la CNSS, Saïd Hamidouch, a présenté le bilan 2006 pour le régime de sécurité sociale et le régime de l'AMO, géré par la Caisse. Quid des autres Caisses ? La revalorisation à la CNSS se fait en fonction de l'équilibre du système lui-même. Chez le RCAR (Régime collectif des allocations retraites) qui concerne en premier lieu les fonctionnaires des Offices, les pensions sont revalorisées sur la base de l'évolution du salaire moyen du régime, soit 3% durant ces dernières années. A la Caisse marocaine de retraites (CMR), cette revalorisation est de 4,5%. Pour sa part, la CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites), la dernière révision du taux, décidée lors de la réforme de 2003, se fait à un rythme de 0,7% jusqu'en 2010 et de 1% au-delà. Avec le rythme actuel, cinq ans seront nécessaires aux pensions de la CIMR pour rattraper le taux de 4%.