Les employés des sociétés Aman Bus et Salam Bus, qui opèrent dans le transport urbain public, ont manifesté hier à Casablanca. Les manifestants réclament trois mois d'arriérés de salaires. Un malaise social règne dans les sociétés Aman Bus et Salam Bus, qui opèrent dans le transport urbain public. Les employés de ces entreprises ont observé hier un sit-in de protestation devant le siège de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), sise au boulevard Mohammed VI à Casablanca. Les manifestants criaient et scandaient des slogans revendiquant leurs droits et réclament le paiement de leurs salaires. «Les employés des sociétés Aman Bus et Salam Bus n'ont pas perçu leurs salaires depuis le mois d'octobre dernier. Près de 570 employés sont concernés par ce problème. Nous avons déjà manifesté avant l'Aïd du sacrifice. Le wali du grand Casablanca est intervenu pour convaincre les parties concernées de s'asseoir autour de la même table pour résoudre le problème», indique Ahmed Meniar, coordonnateur du secteur transport à l'UGTM. Selon ce syndicaliste de l'Union générale des travailleurs du Maroc, il a été convenu à l'issue d'une réunion à laquelle ont pris part outre les représentants du personnel et le dirigeant du groupe de transport, les représentants du ministère de l'emploi et de la wilaya de Casablanca, de verser une avance de 1000 DH aux employés avant la fête du sacrifice alors que le reliquat sera versé après. Et ce n'est pas tout. «Il faut noter également que la société a arrêté son activité depuis un mois et demi pour non-paiement de la cotisation mensuelle d'assurance. De même, les véhicules n'ont pas été soumis au contrôle technique. L'administration a agi intentionnellement pour créer une crise sociale et pousser le personnel à quitter la société sans demander leurs indemnités», souligne M. Meniar qui a tenu à indiquer que les dirigeants des sociétés se sont engagés, lors de la réunion tenue en décembre 2006 de faire les démarches nécessaires pour reprendre le travail au début de janvier 2007. Une promesse, selon lui, qui n'a pas été tenue. Contacté par ALM, Shita Abdelwahed, directeur des ressources humaines desdites sociétés, avance une autre version des faits. Selon lui, les sociétés Aman Bus et Salam Bus, dont le P-DG est Abdelkader Anouar, propriétaire de Rahabus, en liquidation judiciaire, ne sont pas redevables d'arriérés de salaires vis-à-vis de leurs employés. «Depuis le début de l'année 2006, les charges ont commencé à s'alourdir. Les deux sociétés souffrent en outre d'un sureffectif de personnel. Et malgré ceci, nous avons décidé de garder nos employés et de procéder au renouvellement et à la rénovation de notre parc. Ce qui a impliqué un important investissement et donc de nouvelles charges. Le 12 août 2006, 11 bus ont été mis à la fourrière pour des raisons techniques. L'activité a donc été interrompue. Le 31 octobre 2006, deux délégués du personnel ont empêché la voiture transportant un employé de l'administration d'aller payer la cotisation mensuelle d'assurance et recevoir ainsi la quittance d'assurance pour pouvoir reprendre le travail», justifie-t-il. Par ailleurs, M. Shita a annoncé que le P-DG de Aman Bus et Salam Bus a versé les 1000 DH aux employés en guise de solidarité à l'occasion de Aïd Al-Adha. Contacté par ALM, Saïd Idrissi, chef de la division emploi et conflits sociaux à la wilaya de Casablanca n'a pas voulu faire de commentaires sur cette affaire.