Né en 1962 à Casablanca, Hassan El Fad a eu le temps en 39 ans de faire le tour de la question en matière d'art. Clin d'œil sur un parcours pour le moins intéressant. A 16 ans déjà notre comédien/humouriste national a choisi sa voie. En effet, au programme des festivités Conservatoire, conservatoire et encore conservatoire… Le but du jeu étant de ne pas perdre de vue l'art et de baigner dans ce milieu jusqu'à ce que succès s'en suive. Et le succès, il a fini par l'avoir Hassan, à force de ténacité, de rigueur et… d'humour ! Bien sûr! «A force de faire le pitre au lycée, j'ai fini par comprendre que mon destin était de le faire un jour sur scène», nous confie-t-il. «Le conservatoire, c'est un vrai labyrinthe… Une fois qu'on y entre, on en devient accro», poursuit-il. Concrètement, Hassan El Fad a touché à tout. Le théâtre, la danse, la musique… Surtout la musique au départ avec en premier lieu une histoire d'amour avec le saxophone puisque son 1er trip assidu a été la pratique de cet instrument. Qui dit saxo dit jazz et dans les années 80, Hassan en a fait sa passion. En parallèle, il continue ses études et fait partie de la 1ère promotion au Maroc des arts plastiques. Issu d'une famille de 11 enfants, venue curieusement en alternance fille/garçon jusqu'au dernier qui lui, a échappé à la liste. Mais Hassan lui est le numéro 5. Il me confie avec humour qu'à cette époque, celle du lycée, et au sein de cette famille nombreuse « Tbarek Allah », il y avait un représentant de chaque classe et tout le monde grimpait les échelons en même temps. On imagine que l'ambiance régnant au sein de cette petite grande famille a largement dû servir de source à notre comédien… En herbe, à l'époque! Depuis, il a eu largement de temps pour se perfectionner. Signalons au passage, que Hassan est marié depuis 7 ans et qu'il a un petit bout de 4 ans qui est le 20ème petit fils dans la famille… Dur, dur de réunir tout ce petit monde lors des différentes fêtes… A cela Hassan répond qu'il y a «tout une organisation autour et qu'ils procèdent par roulement !»… Sympa les familles nombreuses ! Mais «revenons à nos… MOUTONS»… Pour reprendre une citation maintenant amplement devenue célèbre, depuis qu'un autre de nos humoristes nationaux l'a employée… Hassan, débordant de toutes les anecdotes qu'on peut puiser au sein d'un environnement aussi fertile, décroche son baccalauréat technique en même temps que son diplôme en arts plastiques au conservatoire. Mais 7 ans de théâtre en arabe ne le satisfont pas pleinement et il redémarre donc une autre formation en français «surtout pour la diction » confie-t-il car au « niveau de la technique et de la gestuelle, que ce soit en arabe ou en français cela reste identique». Il arrive alors à maîtriser suffisamment les deux langues pour pouvoir passer aisément de l'adaptation de Shakespeare en arabe classique ou Molière en arabe dialectale à d'autres interprétations en français… Eh oui ! On ne manquera pas d'aller voir ce que ça donne ! C'est d'ailleurs grâce à « Hamlet» de Shakespeare que Hassan El Fad décroche son premier prix au terme de ses 7 ans d'étude au conservatoire.