L'abstention de l'écrasante majorité des membres de l'Assemblée générale de l'ONU de voter en faveur d'un texte sur le Sahara constitue un revers pour la diplomatie algérienne. La résolution algérienne n'a pas été votée par aucun pays arabe, alors que la quasi-totalité des pays islamiques et africains ainsi qu'un grand nombre de pays européens et d'Amérique latine ont tout simplement tourné le dos au projet algérien qui a pour visée suprême de semer, une fois de plus, les ferments de la haine dans l'espace maghrébin. Ce projet n'a pas été voté non plus par les USA, la France, le Japon, la Chine, l'Inde, le Canada et l'Australie, des poids lourds qui pèsent sur la scène internationale. Cet échec cuisant de la diplomatie algérienne qui continue à transpirer et à souffler dans les trompettes de la discorde, conforte le Royaume du Maroc dans son droit et sa justesse. L'abstention de la majorité écrasante de l'Assemblée générale exprime un rejet clair et incontestable de la thèse algérienne, affirme le chef de la diplomatie marocaine Mohamed Benaïssa pour qui, ce qui s'est passé jeudi soir à New York « était un référendum clair et franc de la part de l'organe le plus représentatif au sein de l'ONU, en l'occurrence l'Assemblée générale ». Abondant dans le même sens, le ministre délégué aux Affaires étrangères, Taïb Fassi Fihri, estime que l'abstention de l'écrasante majorité des membres de l'Assemblée générale est «le fruit des démarches voulues par SM le Roi Mohammed VI d'explication et de sensibilisation de la communauté internationale sur les raisons, les origines et les perspectives de ce différend». Ainsi, la communauté internationale ne s'est pas laissée influencer par les manœuvres dilatoires et les tentatives de perversion du processus de paix et se dirige dorénavant dans le cadre des perspectives tracées par le Conseil de sécurité de l'ONU, à savoir la recherche d'une solution politique définitive pour mettre fin à la question du Sahara et permettre, enfin, à l'Union du Maghreb Arabe (UMA) de se réaliser et de se consolider. Taïb Fassi Fihri explique que cet appui international, constitue un encouragement à la démarche prônée par le Royaume, celle d'une proposition marocaine prochaine qui, elle-même, comme l'a voulu SM le Roi, doit nécessairement se baser sur ce processus large de consultation de tous les partis politiques ainsi que des populations concernées, à travers notamment le CORCAS qui a soumis récemment des propositions et sa vision de l'autonomie dans le cadre de la souveraineté nationale. Pour le représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, El Mostafa Sahel, le vote de jeudi soir reflète le rejet par la communauté internationale de la «persistance de la situation actuelle» et le soutien aux efforts du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel « tendant à parvenir à une solution politique mettant un terme à ce conflit artificiel. Dans le même ordre d'idées, M.Sahel précise que le projet d'autonomie que compte proposer le Maroc «jouit de plus en plus d'un grand intérêt auprès des membres de l'ONU, ce qui en fait une initiative réaliste en vue de trouver une solution politique définitive à ce conflit artificiel autour du Sahara marocain». Analystes et observateurs sont unanimes à affirmer que cette large abstention a fait tomber l'un des derniers avatars de la diplomatie algérienne et sa légendaire surfacturation qui ne trouve plus d'écho. Lors du vote de jeudi soir à New York du texte algérien, quelque 91 pays se sont abstenus et 31 autres ont préféré tout simplement ne pas voter pour ne pas cautionner un projet qui divise, signifiant clairement à l'Algérie que la communauté internationale entend aller de l'avant en prenant en considération la proposition du Maroc d'accorder une large autonomie à ses provinces sahariennes,