Le Parti marocain libéral (PML) tient son premier congrès national les 16 et 17 décembre. Mohamed Ziane, coordinateur national, réaffirme l'identité libérale du PML et analyse le bilan du gouvernement. ALM : Quels sont les enjeux de ce premier congrès de votre parti ? Mohamed Ziane : Nous essayerons de poser la problématique à travers notre vision du monde rural. Nous estimons au Parti marocain libéral que le Maroc, pour réunir les conditions du décollage économique, doit développer les zones rurales pour en faire une force de consommation et un marché de demande plutôt que de les maintenir dans une situation qui en fait un gouffre de dépenses pour résoudre des problèmes sociaux : exode rural, analphabétisme, insécurité dans les villes... Pour ce qui est de ce premier congrès ordinaire, il représente une étape décisive pour nous et ce près de cinq ans après le congrès constitutif de Nador en avril 2001. D'une part, c'est l'occasion d'adapter nos statuts internes à la nouvelle loi sur les partis politiques, mais aussi et surtout d'élire de nouvelles instances de décision. Il sera question, entre autres, de l'élection d'un conseil politique de 126 membres qui, à leur tour, éliront les 17 membres du bureau politique. C'est d'ailleurs le conseil politique qui aura la charge de désigner des commissions qui travailleront sur les plates-formes politiques et le programme du parti pour les élections de 2007. Politiquement, où vous situez-vous ? Notre parti représente incontestablement la ligne libérale du pays. C'est, pour nous, la seule ligne droite qui mène vers la consécration des libertés. D'ailleurs, pour le congrès de Kénitra, nous avons retenu le thème "La liberté du citoyen marocain est au-dessus de toute considération politique". Cela résume toute notre philosophie. Etes-vous candidat à votre propre succession à la tête du PML ? Je suis candidat à ma propre succession si les membres du parti optent pour ce choix. Je suis candidat parce que j'aime la politique et que je considère qu'à soixante-quatre ans, je suis toujours capable de donner, de réfléchir, de proposer et de travailler. Comment voyez-vous les élections de 2007 surtout avec la série de procès pour corruption en relation avec le scrutin du 8 septembre ? Je crois qu'il y a une réelle volonté d'assainir la vie politique nationale. J'aurais préféré davantage de poursuites que ce qui a été initié jusque-là, mais on ne peut pas tout avoir d'un seul coup. Sinon, êtes-vous toujours du même avis concernant l'actuelle majorité ? Que signifierait pour vous la reconduction de la même configuration ? Leur maintien (partis de l'actuelle majorité, NDLR) équivaudrait à cinq ans supplémentaires de continuité. Nous récupérerons alors un Maroc réduit en lambeaux et totalement détruit. Les partis de l'actuelle majorité représentent l'échec pour nous. Pour résumer, je dirai que celui qui n'a rien à donner le premier jour a encore moins à donner les jours d'après.