Des acteurs de la société civile et des personnalités politiques et du monde des affaires ont souligné à Lisbonne la nécessité de raffermir les relations avec le monde arabe et particulièrement avec le Maroc. A l'occasion de la célébration, cette semaine, du 18ème anniversaire de l'Institut luso-arabe pour la coopération (ILAC), une organisation de la société civile portugaise présidée par Manuel Pechirra, et plusieurs orateurs ont mis l'accent sur la nécessité d'œuvrer plus que jamais à la promotion du dialogue entre le Portugal et les pays arabes et à œuvrer pour un partenariat économique et politique davantage solidaire. Le ministre de l'Intérieur portugais, Antonio Figueiredo Lopes, qui a été fait membre d'honneur de l'Institut, a souligné l'importance de la coopération luso-arabe sur les questions de sécurité et de stratégie et s'est réjoui de la qualité des relations de coopération que son pays entretient avec l'ensemble des pays arabes. Une relation dénuée de tout contentieux depuis des siècles et qui ne souffre d'aucune manifestation d'hostilité ou de terrorisme pouvant relever de cette région du monde. "Par bonheur, a-t-il dit, aucun problème ne se pose au niveau culturel ou civilisationnel" entre le Portugal et le monde arabe. L'ancien ministre Luis Amaral, dirigeant d'une grande banque publique portugaise, a relevé de son côté l'importance du volet social de la coopération entre l'Europe et le Maghreb et le rôle que peut jouer le Portugal, dans le cadre de l'Union européenne pour faciliter le rapprochement entre ces deux groupements. Il a notamment plaidé pour que le volet agricole dans les négociations entre le Maghreb et particulièrement entre le Maroc et l'Union européenne, soit traité «sans égoïsme». Rejetant le concept d'une Europe «forteresse», l'ancien ministre a estimé que l'immigration va «fatalement» se développer eu égard au vieillissement dramatique de la population active en Europe. D'où son appel aux pays du Nord de la Méditerranée à investir dans les pays d'origine et à donner la priorité au volet social de cette question. Des pays, comme le Maroc, sont eux-mêmes soumis à la pression des flux d'immigration subsahariens et de leur poussée vers le Nord, a-t-il relevé. Le président de l'ILAC, M. Pechirra, a dit, au nom des membres de cet institut, l'engagement des acteurs de la société civile portugaise et leur «devoir» de coopérer avec l'ensemble des entités publiques et privées engagées dans la relation avec le monde arabe pour renforcer le dialogue et pour promouvoir une meilleure connaissance mutuelle.