Pour le Pr. Anwar Chowdhry, président de l'AIBA, la boxe a un bel avenir devant elle. Son maintien comme discipline olympique doit l'inciter à se pencher davantage sur la question des jeunes et de la formation des moniteurs et des juges. ALM : Quelle évaluation faites-vous du niveau des juniors à la lumière de leurs prestations lors du Championnat du monde de boxe pour les moins de 19 ans que la ville d'Agadir a abrité ? Anwar Chowdhry : Le niveau des jeunes venus à cette édition est rassurant pour l'avenir de la boxe anglaise. Il y a d'abord une forte participation. 61 pays s'y sont fait représenter avec 256 boxeurs ; ce qui prouve que les différentes fédérations nationales accordent beaucoup d'intérêt aux jeunes. Comme vous le savez, toute discipline sportive est tributaire des jeunes. L'organisation du sport étant pyramidale, avec les jeunes à la base et les seniors au sommet, l'AIBA, en concertation avec ses partenaires, a donc décidé d'augmenter le nombre des rencontres internationales qu'elle organise. Celles-ci dépasseront les dix et les jeunes auront la part du lion. En regardant les duels de ce mondial, l'on ne peut que se rendre compte du fait que la majorité des combats durent le temps réglementaire ; soit quatre rounds et huit minutes par rencontre. Cela veut dire que le niveau des pugilistes est presque le même. Ce qui donne au spectacle du suspense et de l'émotion, car le vainqueur n'est connu qu'au dernier moment. Il ne faut pas nier pour autant l'excellent niveau des boxeurs cubains et russes. Etes-vous satisfait de l'organisation de ce mondial ? L'organisation a été parfaite et aucune réclamation n'a été enregistrée. La Fédération royale marocaine de boxe a assuré un bon séjour aux participants dont le nombre global a dépassé les cinq cents. Je remercie le peuple marocain pour son hospitalité. Je pense que nous reviendrons très prochainement dans votre pays. Il faut aussi rappeler que le Trophée international Mohammed VI est devenu un rendez-vous incontournable pour les meilleurs gants de la planète. La boxe sera-t-elle réellement exclue des disciplines olympiques ? Actuellement, il n'est pas question d'exclure la boxe des disciplines olympiques. Cette question a été déjà posée et les adversaires de ce noble art ont évoqué les accidents sur le ring, les problèmes relatifs à l'arbitrage et le comptage des points, pour le discréditer. Pour garder sa position au niveau olympique, le bureau exécutif a entamé des chantiers de reformes en introduisant le « scoring machine » et en obligeant les boxeurs à porter des protèges. Les médecins ont dorénavant la possibilité d'arrêter le combat dans l'intérêt de la santé des pugilistes. Je félicite les boxeurs qui, par leur union, ont pu maintenir la boxe parmi les disciplines olympiques. Comment estimez-vous vos chances de demeurer à la tête de l'AIBA après l'assemblée générale élective du mois de novembre prochain ? Je viens d'être décoré par le Souverain et je pense que l'honneur que Sa Majesté le Roi m'a fait, rejaillit sur tous les boxeurs qui ont contribué à hisser haut le niveau de cette discipline et je les en remercie. Par ailleurs, c'est au cours du mois de novembre prochain que se dérouleront les assises électives de l'AIBA. Je suis président de cette instance depuis 1986, je me plierais à la volonté des électeurs le jour de l'assemblée générale. Si nos membres préfèrent un nouveau président, je partirais sinon je poursuivrais mes efforts en faveur du noble art. Mais quels que soient les résultats des urnes, j'interpelle les différents responsables de la boxe de toute la planète à se pencher sur la question des jeunes et à veiller à la formation des moniteurs et des juges.