Marrakech accueille, du 14 au 16 septembre, un colloque international sur les plantes aromatiques et médicinales. L'état des lieux est prometteur, mais le concret se fait attendre. Dès aujourd'hui et jusqu'au samedi prochain, il sera question de plantes aromatiques et médicinales (PAM) à Marrakech. La Faculté des sciences Semlalia et le réseau marocain des PAM organise le second colloque international dans l'objectif de réunir les chercheurs du secteur autour de la même table. L'occasion de mettre l'accent sur l'état d'avancement d'un secteur qui pèse lourd au point de vue économique. D'après l'Institut national des PAM, le marché de ces plantes représente pour l'export national la bagatelle de 500 millions de dirhams par an. Le Maroc en importe aussi, mais à une valeur moindre : 200 millions de dirhams (annuellement). Le secteur a toutes les chances de prospérer, puisqu'on compte environ 4200 espèces et pourtant il manque quelque chose de très importante pour pouvoir avancer : une synergie des efforts. «Le secteur est éparpillé un peu partout. Plusieurs départements en sont concernés, entre autres, l'agriculture, les eaux et forêts et l'Office des changes, mais chacun travaille de son côté», déclare le Pr. Mohammed Hmamouchi, directeur de l'Institut national des PAM. C'est un obstacle de taille qui met un frein à l'investissement étranger européen et américain. «L'Union européenne a investi des dizaines de millions d'euros et pourtant l'impact n'a pas été ressenti. C'est dommage !», regrette ce responsable. Le secteur des PAM demeure donc sous exploité à tous les niveaux : production, transformation et commercialisation. Pourtant cela ne semble pas atténuer l'engouement des investisseurs américains. Séduits par les plantes aromatiques et médicinales marocaines, ils comptent profiter pleinement de l'accord du libre-échange bilatéral. L'Agence américaine pour le développement international (USAID) finance à cet effet le projet Partenariats agricoles pour la productivité et la prospérité (AP3). Sa principale finalité réside dans la promotion des filières des PAM et surtout dans le renforcement de la collaboration entre les différents acteurs. «En fait, ce projet joue le rôle de catalyseur. Plusieurs ateliers ont été organisés à travers le Maroc (Fès, Marrakech, Oujda…) pour réunir toutes les parties concernées de près ou de loin», explique le Pr. Hmamouchi qui a participé à tous ces ateliers de travail. L'AP3, qui vient de lancer un site web sur les PAM (www.marocpam.ma), sert de lien commun aux acteurs des plantes aromatiques et médicinales, conviés à se concerter sur différents sujets liés à la valorisation du secteur. Il y a quelques semaines à Rabat, ce projet de l'USAID a organisé une journée de sensibilisation sur les mécanismes nécessaires à la qualité des PAM au niveau national. A son issue, un comité préparatif des herboristes a été formé en vue de suivre l'évolution des travaux. Il tiendra, en collaboration avec l'AP3 et l'USAID, lundi 18 septembre à Rabat, l'assemblée générale de l'Association marocaine des professionnels des PAM. Pour les acteurs du secteur, c'est certainement un point positif qui pourra enfin déboucher sur du concret. • Leïla Hallaoui