La filiale du groupe américain ConocoPhillips est contrainte d'abandonner d'importantes concessions pétrolières au profit du gouvernement de Dubaï. Le gouvernement de Dubaï a annoncé dimanche soir son intention de mettre fin à la concession de ses ressources pétrolières offshore l'année prochaine, jusqu'ici exploitées par une filiale du groupe américain ConocoPhilips, une décision motivée par la volonté de l'émirat de retrouver la mainmise sur ses richesses naturelles. Cette annonce intervient à l'heure où de nombreux pays, à l'instar de la Bolivie ou de la Russie, ont décidé de nationaliser leurs entreprises énergétiques pour mieux tirer avantage de la croissance des prix des matières premières. Plusieurs producteurs majeurs de la région du Golfe, comme l'Arabie Saoudite ou le Koweït, n'ont pas attendu aussi longtemps et ont entrepris de gérer ces actifs dès les années 1970. Un porte-parole du gouvernement de Dubaï a indiqué que l'arrangement avait été convenu car la production de l'émirat va désormais dépasser le durée de la concession fixée avec ConocoPhillips il y a 45 ans. «Il est clair que la production va dépasser, de loin, la période de la concession et toutes les parties se sont mises d'accord pour convenir qu'il est désormais temps d'opérer une transition et qu'une nouvelle ère doit commencer», a indiqué Abdallah Abdoul Karim, représentant du gouvernement, dans un communiqué. Dubaï est membre de l'Opep à travers son appartenance aux Emirats arabes unis mais ne produit actuellement que 100.000 barils par jour (bpj). La production dépassait les 400.000 bpj en 1991. La faiblesse de la production masque toutefois les réserves du pays et le pétrole de Dubaï sert toujours de référence, notamment au regard des clients asiatiques. Transition en douceur «Dubai Petroleum Comapany va jouer son rôle pour faciliter le transfert de la direction des opérations au gouvernement de Dubaï», a déclaré Bill Arnold, président de la filiale de ConocoPhilips. La direction du groupe américain n'était pas immédiatement joignable pour commenter le dossier. Le pétrole de Dubaï continuera d'être librement négocié sur le marché pétrolier international dans le cadre de contrats établis par le gouvernement et la Dubai Petroleum Establishment, nouvelle entité appartenant en totalité au gouvernement de Dubaï et chargée d'exploiter, à partir du 2 avril 2007, toutes les ressources pétrolières et gazières de l'émirat. Dubai Petroleum Co, contrôlée en totalité par ConocoPhillips, fait partie du consortium DPC/Dubai Marine Areas Limited auquel participent le français Total, l'espagnol Repsol YFP, RWE Dea, filiale de l'allemand RWE et Wintershall, filiale de l'allemand BASF.