Des milliers de « Net Addicts » cherchent à échapper à leur maladie. A Amsterdam, aux Pays-Bas, une clinique de désintoxication est prête à les accueillir. Selon une récente étude réalisée au Canada, les gens passant plus d'une heure par jour à surfer sur la Toile en dehors des heures de travail consacrent moins de temps à réfléchir. Autrement dit, ils sont moins actifs, plus solitaires et ne sortent que très rarement de chez eux. «Ils consacrent aussi significativement moins de temps que les non-utilisateurs de l'Internet à un travail rémunéré et aux tâches domestiques, et passent moins de temps à dormir, à se détendre ou à réfléchir», explique l'étude. Ceux qui s'estiment les plus accros sont ceux qui chattent sur les forums de discussions. Viennent ensuite les internautes qui jouent aux jeux en réseau, puis ceux qui travaillent sur les sites informatiques et, enfin, ceux qui surfent sur les sites de sexe. Généralement, ces personnes-là sont atteintes du «trouble de la dépendance à Internet». Ce déséquilibre découvert, pour la première fois en 1995 par un psychologue américain du nom de Yvan Goldberg, toucherait près de 10% des internautes américains. Des cas similaires ne se sont déclarés en France que huit ans plus tard, lorsqu'un centre spécialisé dans les traitements des addictions a ouvert ses portes en 2003. Celui-ci accueillait des toxicomanes également accros au Web. Mais généralement, «on n'hospitalise pas quelqu'un uniquement parce qu'il est dépendant d'Internet». Pour la simple raison que ce genre de dépendance est plus facile à traiter que les addictions aux substances psychoactives. Il suffira d'une thérapie basée sur la parole et les comportements pour remettre les pendules à l'heure. Pourtant, en Chine, les accros du Net sont atteints de troubles beaucoup plus sérieux : dépression, nervosité, peur, troubles de sommeil, etc. Selon les dernières estimations, ils seraient 2,5 millions de gens à ne plus pouvoir se passer de leurs sites. Certains jeunes Chinois «Net Addicts» vont jusqu'à arrêter leurs études pour s'adonner aux discussions virtuelles ou aux jeux en réseau. Les traitements dans ces cas-là sont longs et compliqués. «La journée commence à 6 heures du matin avec quelques petits chocs électriques de 30 V pour stimuler les nerfs, appliqués à des endroits sensibles, comme la plante de pieds par exemple. S'ensuivent aussi quelques injections de produits en intraveineuse pour réguler quelques hormones sécrétées par le cerveau», explique un médecin chinois. En Europe, ce genre de centres s'ouvrent à une cadence de plus en plus rapide. Mais c'est à Amsterdam, aux Pays-Bas, que la toute première clinique européenne de désintoxication aux jeux vidéo a ouvert ses portes…