Le déni de justice israélien à l'égard du peuple palestinien et sa politique criminelle au Liban n'est pas une fatalité. Un groupe d'intellectuels marocains de confession juive lance un appel à la conscience juive mondiale. Le mercredi 2 août restera sans doute marqué d'un cachet particulier dans l'histoire de la communauté marocaine de confession juive. Ce jour-là en effet, un groupe d'intellectuels juifs du Maroc a lancé un appel solennel à « tous ceux qui ont le privilège de se déclarer Juifs marocains ou Marocains juifs à dire clairement leur indignation et leur souffrance devant les crimes commis par Israël au Liban et en Palestine ». On ne remerciera donc jamais assez Edmond Amran Elmaleh, Abraham Serfaty et Sion Assidon pour cet appel lancé à la conscience juive mondiale. Il était temps en effet, au vu de l'énormité des exactions commises par l'armée israélienne, que nos compatriotes de confession juive interpellent de la sorte l'Etat hébreu, par le biais de tous les Juifs qui pourraient se reconnaître en lui. Dans cet appel parvenu à l'agence MAP, les trois signataires invitent donc les Marocains juifs «ici dans notre pays et à travers le monde à dire clairement leur indignation et leur souffrance d'hommes et de femmes devant les crimes qui sont commis au nom de la sécurité d'Israël». Ils les invitent aussi à manifester leur opposition afin que cesse le bain de sang qui résulte de cette politique suicidaire de terreur, en soulignant que Cana, le village libanais bombardé par l'armée israélienne «est le symbole d'une politique, celle des destructions et des meurtres de civils à Gaza et au Liban, qui continue à l'heure où nous lançons cet appel». Pour les signataires, «Israël est pris, encore une fois, d'une folie meurtrière portant à son paroxysme sa politique suicidaire, avec la complicité diplomatique et logistique active des Etats Unis». Courageusement, rejoignant d'ailleurs en cela une frange de la société israélienne qui à gauche comme à droite du champ politique désavoue les crimes commis en son nom, Edmond Amran Elmaleh, Abraham Serfaty et Sion Assidon poursuivent leur réquisitoire. Leur appel souligne ainsi clairement que «l'Etat d'Israël demeure axé sur un objectif invariable: arracher le peuple palestinien de la terre qui est la sienne» en tentant d'imputer à la résistance palestinienne et libanaise la responsabilité de cette dialectique qui fait que la répression appelle la résistance. L'appel de ces trois “Justes” vient à point nommé renforcer et en quelque sorte légitimer le profond élan d'indignation qui anime, depuis le début de l'agression israélienne, toutes les composantes de la société marocaine.