Pour aider son ami à avoir une bonne note en mathématiques dans les examens du baccalauréat, deuxième session, un jeune élève de la ville d'El Jadida a eu l'idée de passer l'épreuve à sa place. Mal lui en a pris. Les examens du baccalauréat, première et deuxième sessions, sont déjà passés et les résultats ont été affichés, il y a quelques jours. Le sujet des épreuves refait surface. Lundi 17 juillet 2006, la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance d'El Jadida s'est penchée sur l'examen d'une affaire liée à ces examens. Des dizaines d'élèves du lycée Ibn Khaldoun s'y trouvaient depuis l'ouverture des portes du Palais de justice situé au boulevard des FAR de la capitale doukkalie. Nombreux sont ceux qui y ont mis les pieds pour la première fois. Pourquoi sont-ils venus assister à l'audience ? En fait, ces jeunes adolescents sont venus pour soutenir deux collègues impliqués dans une affaire particulière. De mémoire de magistrat, on n'a jamais eu à statuer sur une histoire pareille. Il s'agit de deux élèves dont l'un a eu l'idée de remplacer l'autre afin de passer à sa place l'examen des mathématiques. «Saïd et Farid…», appelle le président du tribunal. Les yeux hagards, deux jeunes bien habillés ont quitté le banc des accusés pour avancer vers la barre. «Saïd, tu es accusé de faux et usage de faux et toi, Farid, tu es poursuivi pour complicité», leur rappelle le président du tribunal tout en parcourant le dossier de l'affaire. Les deux jeunes dont l'âge ne dépassant pas vingt ans sont restés bouche bée. Ils n'ont jamais pensé finir un jour devant un tribunal. Ils rêvaient d'un autre sort : décrocher leur baccalauréat et poursuivre leurs études supérieures et au bout du parcours décrocher un emploi. Saïd et Farid sont deux amis inséparables et voisins du quartier. Ils sont dans la même classe. Tous deux candidats au baccalauréat. Lorsque les résultats ont été affichés en première session, seul Saïd a réussi. Quant à Farid, il a échoué et il devait passer les examens de la deuxième session. Avec détermination, il a révisé ses leçons et ses cours au point qu'il était certain de réussir en deuxième session. Mais, il avait des doutes concernant les mathématiques, une matière où il n'est pas fort. C'est la raison pour laquelle il s'est adressé à son ami, Farid. Ce dernier qui a déjà envoyé ses papiers à une université européenne a décidé de le soutenir. Non pas en l'aidant à les réviser, mais à tricher. Comment ? Le jour de l'examen en mathématiques, Saïd est rentré en classe en remplaçant son ami Farid. Il avait l'intention de tromper les enseignants qui surveillent les candidats. Quand il a pris place, un enseignant lui a demandé sa carte d'identité nationale et le carnet de l'élève. Saïd lui a remis un reçu relatif au changement de la carte d'identité nationale et la carte d'élève portant sa photo d'identité, mais sans cachet. Les deux documents portaient le nom de Farid. Les deux documents en question ont mis la puce à l'oreille du surveillant qui a alerté l'administration. Découvrant que Saïd n'est pas le vrai candidat et qu'il a déjà réussi en première session, le responsable de l'établissement scolaire a diligenté une enquête. Saïd et Farid ont été arrêtés et traduits devant la justice. Jugés coupables, ils ont été condamnés à quatre mois de prison ferme chacun.