Les pays arabes ont décidé, mardi 20 juin, de se regrouper au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). L'intérêt de cette initiative est de mieux coordonner leurs positions. "Nous avons un groupe arabe, ce qui est nouveau" a déclaré le ministre égyptien du Commerce, Mohammed Rachid, lors d'une rencontre au Caire avec plusieurs de ses homologues des pays arabes. Le ministre de l'Industrie, du Commerce et de mise à niveau de l'économie, Salaheddine Mezouar, qui a représenté le Maroc à cette réunion, a indiqué, pour sa part, que "cette initiative, qui a été encouragée par plusieurs pays, a pour finalité de créer un cadre de rencontre et de coordination entre différents pays arabes membres de l'OMC". Il a rappelé que cette initiative est une initiative louable, et que tous les pays arabes l'ont appuyée, précisant que "ce cadre servirait d'espace d'échange d'informations et d'expertises afin de préserver leurs intérêts lors des négociations en cours au sein de l'OMC". Il a été également convenu que l'Egypte assure le secrétariat de ce groupe, qui se réunira de façon périodique. Les autres pays arabes seront saisis de cette initiative ainsi que des démarches prises dans son cadre. L'annonce de la création de ce groupe sera officiellement transmise au directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, à Genève la semaine prochaine. En attendant le groupe s'est déjà formé. Il comprendra les 12 pays arabes membres de l'OMC à savoir, Bahrein, Djibouti, Egypte, Jordanie, Koweït, Mauritanie, Maroc, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Tunisie et Emirats arabes unis. Six autres pays, qui ont un statut d'observateur à l'OMC sans y disposer du droit de vote notamment l'Algérie, l'Irak, le Liban, la Libye, le Soudan et le Yémen seront compris dans les consultations au sein du nouveau groupe. L'OMC, qui compte 149 membres, a lancé un cycle de négociations multilatérales sur la libéralisation du commerce mondial, dit de "Doha", dans la capitale du Qatar, en novembre 2001. L'Organisation s'est donnée jusqu'à fin 2006 pour approuver un accord global. Mais les Etats ont manqué fin avril une première échéance qu'ils s'étaient fixée pour parvenir à un accord de baisse des droits de douane. "Nous ne nous attendons pas à tomber d'accord sur tous les dossiers", a dit M. Rachid. "Il sera peut-être difficile de trouver un terrain d'entente mais il y a un minimum de compréhension. Avant, il n'y avait pas de coordination et nous devons avoir une position commune" aux négociations de Doha, a-t-il ajouté. Les pays en développement ou émergents, avec à leur tête le Brésil et l'Inde, réclament de fortes réductions des subventions agricoles américaines et des droits de douane européens sur les importations de produits agricoles. Américains et Européens, tout en se rejetant mutuellement la responsabilité de l'impasse, font pression en retour sur les pays pauvres pour qu'ils ouvrent leurs marchés à leurs produits industriels et à leurs services.