Le Premier Festival de Casablanca aura lieu au printemps prochain. Un concept construit sur le triptyque : Cité, modernité, identité. Un comité d'organisation est à pied d'œuvre. Le montage financier ambitieux et complexe semble ralentir les préparatifs. Les manoeuvres politiques, quant à elles, se développent dans les coulisses. Au printemps prochain, à partir du 17 mai se tiendra à Casablanca la première édition du festival de Casablanca sur le thème : Casablanca, une modernité marocaine. Rachid Al Andaloussi (architecte) nommé par la Région à la direction du festival a constitué une équipe de choc ; Jamal Boushaba(journaliste) à la programmation générale, Anis Hajjam aux arts de la scène, Nabil Benabdallah à la communication. Leur concept : la tradition de Casablanca est la modernité. Une modernité autogérée. Partant de ce constat, et en contraste avec ce que proposent les autres festivals (Essaouira, Marrakech…), le festival de Casablanca qui sera un festival culturel pluridisciplinaire aura pour prétention de devenir le rendez-vous annuel de la création contemporaine marocaine moderne. « Le festival de Casablanca ne sera pas seulement la vitrine de la création marocaine contemporaine mais à terme, son principal promoteur » nous explique Jamal Boushaba. Le festival s'articulera autour de trois périmètres ou champs d'action : le centre ville (autour de la Wilaya), la médina ( autour de la skalla et remparts) et les Habous(autour de la préfecture du Méchouar). Le programme qui se déroulerait sur six jours serait à la fois hétéroclite et novateur. À retenir, un défilé performance de Majida Khattari(sculpture vivante des vêtements), un documentaire sur la ville commandé à Nour-Eddine Lakhmari (réalisateur « nouvelle vague » vivant à Oslo), deux concerts avec des pointures internationales dont Eric Clapton, une sculpture géante commandée à Ikram Kabbaj, une soirée de gala avec ballets et chorégraphie de Khalid Benghrib et Nawal Benabdallah (danse orientale contemporaine) et pour comble du bonheur une soirée consacrée à Nass El Ghiouane et animée par Amina (La chanteuse tunisienne) et l'orchestre national de Barbès. Changer le regard des Casablancais sur leur ville n'est pas tâche aisée. Pour réaliser cet objectif ambitieux, l'équipe du festival a identifié des parcours, organisera et proposera des visites guidées commentées. Casablanca s'illuminerait par des jeux de lumières temporaires sur des bâtiments caractéristiques. Des écrans géants seraient disposés aux quatre coins de la ville afin que l'ensemble de la population casablancaise puisse bénéficier de toutes les manifestations. Festival producteur, le festival de Casablanca offrirait l'avantage de découvrir un mouvement d'artistes marocains contemporains conceptuels (vidéos, projections, performances) et leurs œuvres. Toutes les manifestations seraient accompagnées soit d'un livre-catalogue pour ce qui des expositions soit d'un produit audiovisuel dans le cas des arts de la scène. En attendant d'aller à la rencontre de la relève artistique marocaine, un vent de jeunesse souffle sur la Wilaya de Casablanca grâce à une équipe jeune et soudée qui y a élu domicile et y travaille d'arrache-pied, soutenue par un Benhima attentif et enthousiaste, plus que jamais acquis à la modernité marocaine.