Pour se faire une meilleure visibilité quant à l'évolution de l'industrie automobile au Maroc, l'Amica fait état de sa vision stratégique pour ce secteur à l'horizon 2015. Son optimisme semble fondé… A l'heure où le marché automobile marocain connaît un regain de dynamisme sans précédent grâce aux ventes dopantes de la Logan, l'Association marocaine de l'industrie et du commerce automobile (Amica) revendique plus que jamais son apport dans le développement de ce secteur industriel. C'est, entre autres, ce qui a fait l'objet d'un petit point de presse, tenu vendredi dernier et principalement animé par Ali Moamah et Mohamed Ouzif, respectivement président et directeur de l'Amica. Une rencontre au cours de laquelle il a été notamment question de mettre en exergue à la fois la vision stratégique de cette association, ainsi que ses différentes actions entreprises durant ces dix dernières années. En effet, c'est à partir de cette date-là, qui correspond au démarrage des projets de véhicules dits économiques, que se situe la véritable genèse de l'industrie automobile au Maroc. Montés à la Somaca, ces véhicules assez abordables ont sensiblement contribué à la croissance des ventes de voitures neuves dans le Royaume, ainsi qu'au renouvellement de son parc. Aujourd'hui, le marché des véhicules neufs poursuit sa progression, avec une croissance annuelle de 10% en moyenne et les prévisions de son évolution à l'horizon 2010 devraient atteindre le cap des 100.000 ventes annuellement. C'est ce qui ressort des estimations de l'Amica, elles-même réalisées à partir des prévisions du ministère de l'Industrie du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie en 2003. L'Amica va encore plus positivement dans ces prévisions. Ainsi, selon ladite association et partant de l'hypothèse d'un taux de croissance soutenu jusqu'à 2015 de 15% (alors qu'il était de 10% entre 1996 et 2004), le nombre de véhicules neufs vendus au Maroc serait multiplié par 4,5, avoisinant les 222.000 unités. L'hypothèse de 15% prise pour la simulation de l'évolution du marché paraît justifiée puisqu'en 2005, ce même marché a enregistré un taux de croissance de 18 et 25% au terme du premier trimestre 2006. L'effet «Logan» a donc bien donné ses fruits et devrait soutenir cette croissance dans les moyen et long termes. Dans ce contexte, l'Amica entend jouer un rôle plus fort, au-delà d'être un simple fédérateur des équipementiers marocains. Pour concrétiser ses ambitions, l'association compte sur l'aboutissement du projet de contrat-programme, qui devrait contribuer au développement de l'industrie automobile au Maroc. Un développement qui s'articule (toujours selon l'Amica) autour de deux axes essentiels, à savoir la consolidation et la diversification du tissu des équipementiers marocains, ainsi que l'amplification de la demande locale et la meilleure exploitation de son potentiel sur le plan régional. Cela passe notamment par la poursuite des efforts de l'Amica quant à la mise à niveau des entreprises qu'elle regroupe et quelle «base principalement» sur deux approches : la qualité et la compétitivité. A cela, l'Amica associe une série d'actions ciblées auprès de grands donneurs d'ordres à l'échelon international. Cela va des simples prises de contacts, jusqu'à la concrétisation d'un joint-venture avec une firme étrangère. Parmi les derniers contacts effectués par l'Amica, sa rencontre en Espagne avec les responsables de la direction des Achats de Seat. Une mission réalisée le mois dernier et qui se poursuivra à travers la visite d'entreprises marocaines par les responsables de Seat dès le mois de juin prochain.