Eliminé prématurément (1/8è de finale) de la Champions League d'Afrique de football, le Raja de Casablanca veut se ressaisir au niveau arabe à l'occasion de la finale retour de la Ligue arabe face au club égyptien d'ENPPI, samedi au complexe Mohammed V. Le tournoi continental demeure certes plus valeureux mentalement que celui arabe, mais les deux compétitions sont dotées du même prix, à savoir un million de dollars. Les "Aigles verts", forts de leur victoire au Caire par 2-1, le 17 avril dernier, partent grands favoris pour décrocher le lot ainsi que le titre de cette troisième édition de la ligue des champions arabes. L'impossible n'existe pas en football, mais le succès obtenu à l'extérieur conforte en effet les chances des Casablancais et booste leur moral pour s'imposer devant leur public. En quart de finale de ce tournoi, le Raja avait perdu à Rabat 2-0 devant le Zamalek égyptien avant d'aller se venger et ramener du Caire son billet des demi-finales en infligeant aux "célèbres zamalkaouis" une cuisante défaite sur le score de 3-0. ENNPI est proie depuis quelques jours à une crise interne et semble incapable de signer un tel exploit à Casablanca. L'entraîneur du club, Taha Basri, est sur le point de quitter son poste après cinq ans de fonction et une belle aventure marquée en particulier par une honorable deuxième place en championnat et en coupe d'Egypte et une finale de la ligue arabe qui constitue un exploit en soi. Lors de son déplacement à Casablanca, le club égyptien sera privé des services de neuf de ses éléments clé, dont six éloignés du groupe jusqu'à la fin de la saison pour des raisons indéterminées, deux suspendus pour cumul de deux cartons jaunes et un blessé. Pour palier ce vide, la direction technique d'ENPPI a fait appel à trois joueurs de la catégorie des jeunes, à savoir Islam Jad, Ahmed Mustapha et Amrou Charif. Côté Raja, toutes les composantes de l'équipe ont à coeur de faire oublier leur élimination de la ligue d'Afrique et d'offrir au grand public marocain, rajaoui en particulier, un titre arabe, une consécration qui ne fera que "doper" le moral des joueurs en perspective des prochaines compétitions, surtout qu'ils sont encore en lice pour les titres du championnat national et de la coupe du trône. Le Raja sera lui aussi contraint à faire sans certains de ses titulaires, mais l'équipe regorge de joueurs capables de remplir leur contrat et de confirmer à domicile le succès probant obtenu à l'aller. Oscar Fullone, qui mise sur l'expérience de ses protégés, estime que son équipe est capable de s'imposer devant son public, "à condition d'oublier la victoire de l'aller". Les chances d'ENPPI de jouer un mauvais tour au Raja sont minimes et les Casablancais sont tout près d'un titre arabe qui viendra conforter leur palmarès déjà éloquent au niveau national et continental, avec une vitrine garnie de huit titres du championnat, six coupes du trône, deux coupes d'Afrique des clubs champions (ancienne version) et de ligue de champions d'Afrique (nouvelle version), une coupe de la CAF et deux coupes afro-asiatiques, en plus de sa participation en tant que premier club africain au championnat du monde des clubs en 2000 au Brésil. Les première et deuxième éditions de la Ligue des champions arabes de football avaient été remportées respectivement par les clubs tunisien de Sfax et saoudien d'Al Ittihad de Jeddah.