Selon un livre publié par un journalise allemand, les Etats-Unis et Israël pourraient bien avoir trempé dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. L'implication directe des Etats-Unis ainsi qu'Israël dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri serait fortement possible. Le soulèvement des Libanais anti-syriens, qui a accéléré le retrait des troupes syriennes du Liban après vingt ans de présence, sert avant tout les intérêts stratégiques de ces deux éternels alliés. En tout cas, c'est ce qu'affirme J rgen Cain K lbel, un journaliste allemand dans un livre paru récemment. Intitulé "Mordakte Hariri. Unterdr ckte Spuren im Libanon" (Dossier de l'assassinat d'Hariri. Des indices passés sous silence au Liban), le livre critique sévèrement la démarche suivie par la Commission d'enquête de l'ONU. Dans son livre, ce journaliste indépendant reproche à la commission d'enquête sur la mort de Rafic Hariri de se focaliser sur la piste syrienne aux dépens d'autres pistes qui seraient envisageables. « Il y a d'autres pistes : elles mènent à la guerre civile libanaise pour aboutir à Washington, New York et Jérusalem, » affirme-t-il. L'auteur dénonce «un plan ignoble» : « l'assassinat de "Monsieur Liban" (Hariri) était destiné à se graver à jamais dans la tête des Libanais pour faire d'eux des instruments de ce qui allait devenir la Révolution du Cèdre, » a-t-il écrit. Ce pamphlet contient plusieurs révélations accablantes pour la commission d'enquête. Il affirme, entre autres, que les principaux témoins sont devenus millionnaires après avoir fait des dépositions dans lesquelles ils accusent les services secrets syriens. Et d'ajouter que l'un d'entre eux a « mystérieusement disparu dans un accident, et que les traces ADN du "soi-disant kamikaze" n'ont jamais été retrouvées sur le lieu de l'explosion, en plein centre de Beyrouth. » J rgen Cain K lbel n'accuse pas directement Washington et Tel Aviv d'être derrière cet assassinat, mais il apporte des éléments et des témoignages qui vont dans ce sens. Par exemple, J rgen K lbel note que l'ancien ministre libanais figurait jusqu'à sa mort sur une liste d'hommes à abattre inscrite sur un lien du site de «United States Committee for a Free Lebanon». Il s'agit d'un site du «lobby» libanais aux Etats-Unis, proche des milieux néo-conservateurs. Et en citant le journaliste d'investigation américain, Wayne Madsen, le livre rappelle que l'ancien Premier ministre s'opposait au projet de construction d'une importante base américaine dans le nord du Liban. Parmi les personnes citées par le journaliste allemand, figure Moustafa Al-Nasser, ancien conseiller de M.Hariri, qui a dit : « L'assassinat de Hariri est l'œuvre des services secrets israéliens, le Mossad, qui a pour but de créer des tensions politiques au Liban ». Mais la révélation majeure du livre est la suivante: les émetteurs de brouillage du convoi de M.Hariri, capables en temps normal d'empêcher que des bombes soient activées à distance, ont «totalement failli». Or, affirme le journaliste en citant un expert suisse, ce système ne peut être neutralisé que par son producteur qui n'est autre qu'une société israélienne fondée par d'anciens agents du Mossad. L'acharnement de Washington à vouloir renverser Damas ne date pas d'hier. D'après un document, qui remonte à l'automne 1957, dont l'existence a été révélée par «The Guardian» en septembre 2005, la Central Intelligence Agency (CIA) et son homologue britannique avaient déjà à l'époque convenu de mettre fin au régime syrien en faisant croire que Damas est à l'origine de complots, de sabotages contre les gouvernements voisins. D'après les éléments du livre J rgen K lbel, l'assassinat de Rafic Hariri pourrait bien être une manœuvre américaine destinée à déstabiliser le régime de Damas.