Du 19 au 22 avril, Tanger abrite le 3ème congrès international de chirurgie orthopédique de la Méditerranée. Mohamed Salah Berrada, président du congrès, fait le point. Aujourd'hui Le Maroc : La Société Marocaine de chirurgie orthopédique et traumatologique (SMACOT), association de formation médicale continue, s'est vue confier cette année l'organisation du 3ème Congrès internationale de chirurgie orthopédique de la méditerranée. Mohamed Salah Berrada : C'est un honneur pour le Maroc d'abriter le Congrès international de chirurgie orthopédique de la Méditerranée, qui représente un événement médical de grande envergure. Le premier congrès s'est tenu à Marseille en France et le second a eu lieu en Italie. Le Maroc est donc le troisième pays qui abrite cette manifestation médicale. Les travaux du congrès s'ouvrent aujourd'hui dans l'après-midi et se poursuivront jusqu'au 22 du mois courant. Il faut noter également que cet événement est organisé en jumelage avec le 24ème congrès national de SMACOT. Le thème retenu pour cette année est "Les articulations artificielles ou prothèses, les enjeux médicaux et économiques". Pourquoi le choix de ce thème ? Le choix de ce thème résulte d'un constat. Les patients souffrant des problèmes du rhumatisme au niveau des hanches et des genoux sont de plus en plus nombreux. Aujourd'hui, à cause de lésions rhumatismales délaissées ou maltraitées, des articulations peuvent être ankylosées ou détruites, hypothéquant à vie la fonctionnalité d'une jambe, d'un genou ou d'un bras. Dans ce cas, la seule alternative thérapeutique est la pose d'une prothèse totale de l'articulation détruite. Cependant, pour la pose d'une prothèse ou articulation artificielle, les équipes soignantes marocaines et les patients, se trouvent confrontés à des problèmes d'ordre médical certes mais également d'ordre financier. L'opération coûte cher et n'est pas accessible à tout le monde. Le coût global de la prothèse s'élève à 12 000 dirhams. L'organisme gestionnaire de l'Assurance maladie obligatoire, la CNOPS, rembourse 7000 DH. Alors que les 5000 DH restants sont à la charge du malade. Certes, la mise en place de l'AMO va permettre de rembourser une partie de la somme. Toutefois, cette intervention chirurgicale demeure inaccessible à plusieurs personnes. Si le malade n'est pas opéré d'une manière précoce, il risque de se retrouver handicapé à vie. Ainsi, la personne atteinte se trouve donc à la charge de la famille et de la société. Combien de personnes au Maroc souffrant de problèmes rhumatismales ont besoin de ce genre d'opération ? Nous ne disposons pas de statistiques exactes. Cependant, on peut faire une estimation. Le nombre des patients souffrant de ce genre de problèmes et ayant besoin d'une prothèse se chiffre en centaines. Il faut noter que chaque année,au Maroc, près de 120 patients sont opérés pour la pose d'une prothèse. Quels sont les sujets qui seront traités lors de ce congrès ? Nous allons discuté de plusieurs sujets dont les problèmes des techniques chirurgicales de la prothèse, le protocole thérapeutique du patient et le traitement chirurgical conservateur des tumeurs des os. Concernant ce dernier point, contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'amputation n'est pas la seule alternative de traitement. Aujourd'hui, il existe un traitement conservateur pour ces patients. Par ailleurs, nous allons aborder la possibilité de créer une unité avec les associations pour la prise en charge financière des malades nécessitant une prothèse.