La surproduction en matière pétrolière sera l'un des futurs maux des pays exportateurs de pétrole. Le président actuel de l'organisation tente de calmer les esprits. «Maintenant que l'économie est en récession, le deuxième trimestre 2002 va s'annoncer très difficile partout dans le monde, et il s'agit maintenant de penser à l'avenir pour ne pas tomber dans des prix du type 1986 ou 1998 », a souligné M. Chakib Khelil, Ministre algérien de l'Energie et des Mines et Président actuel de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP). Et d'affirmer que les prix risquaient de tomber jusqu'à 10 dollars, s'il n'y avait pas de concertation entre tous les pays producteurs. Il ajoute une note d'espoir conditionné par le respect du quota de la production de 500 000 barils/jour, par les pays non-membres de l'Organisation. Et c'est seulement dans cette hypothèse que les prix pourront se situer en 2002 entre 20 et 25 dollars. Toutefois, l'objectif stratégique de l'OPEP repose sur un prix du baril variant entre 22 et 28 dollars. Le président de l'organisation donne même des prévisions tendancieuses pour le début de l'année prochaine. Ainsi, il annonce qu '' il y aura une tentation à partir du 1er janvier d'ouvrir les vannes et de noyer un peu le marché, ce qui n'est ni dans l'intérêt des pays OPEP ni de celui des non OPEP ». Il s'agit en clair d'un appel à la stabilité des cours. Par la même occasion, il n'a pas manqué de préciser que l'OPEP avait d'ors et déjà, diminué sa production de 3,5 millions de barils par jour. Et les pays membres avaient pris la décision de baisser encore d'un million et demi de barils par jour. Ce qui va se traduire, pour cette année à une réduction de 5 millions de barils par jour. Cette mesure n'empêchera pas pour autant les prix de chuter. La limite fixée à 10 % aux pays de l'OPEP se justifie par le maintien des parts de marchés de ses derniers. En fait, le raisonnement prôné par le président de l'OPEP, s'articule autour de simples constatations. C'est de la surproduction qu'il s'agit. « Tant que le marché pouvait le supporter, il n'y avait aucun problème », affirme-t-il. Mais en situation de crise mondiale, les indicateurs sont à reconsidérer.