Pour sortir de la crise provoquée par le Contrat première-embauche (CPE), le président français Jacques Chirac renvoie le dossier dans le camp de l'UMP. Sarkozy se voit ainsi refiler la patate chaude. Contrat première embauche (CPE), le Conseil constitutionnel français y a consenti. Les cinq sages ont décidé de passer la patate brûlante au président français Jacques Chirac qui s'est vu face à un dilemme : promulguer la loi au risque de provoquer la rage des anti-CPE ou le retirer au risque de voir son Premier ministre, Dominique de Villepin plier bagages. Impossible donc de trancher, le président Chirac n'a opté ni pour la première option, ni pour la seconde. En effet, il a promulgué la loi en proposant toutefois quelques modifications. Malgré sa promulgation, la loi reste inapplicable. Une première en France. Ainsi, un nouveau texte devra être préparé par les députés UMP. Une victoire pour le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy qui a rappelé avoir plaidé depuis plusieurs semaines en faveur d'un «compromis». Vendredi dernier, Nicolas Sarkozy avait salué la décision «sage» de Jacques Chirac de suspendre l'application du Contrat première embauche (CPE). «Le président de la République a répondu à ce souhait en s'adressant solennellement à la Nation et en demandant que la disposition de la loi consacrée au CPE ne soit pas appliquée en l'attente d'un nouveau texte législatif qui la modifierait», a déclaré le président de l'UMP depuis le siège du parti. L'intervention du président Chirac a été vivement critiquée par la presse de l'Hexagone à l'exception du «Figaro» qui est resté sobre. Certains se sont moqués de la décision de Jacques Chirac, d'autres ont exprimé leur colère. Dans «Libération», Gérard Dupuis se pose ouvertement la question «Jacques Chirac est-il vraiment schizophrène ?». Pour l'éditorialiste, la question du trouble bi-polaire du président mérite d'être posée, l'épisode CPE n'étant que la dernière tentative en date pour faire tout et son contraire. Les circonstances interdisant, malheureusement selon lui, de rigoler de cette grosse roublardise chèvre et choux. L'éditorialiste de «L'Yonne Républicaine», loue ou presque l'incroyable talent de prestidigitateur du « bateleur en chef » qui promulgue sans appliquer, renouvelant le terme même de contorsion politique. Les onze partis de gauche qui ont décidé de mettre leurs querelles de côté pour se réunir à Paris au sein du collectif «Riposte». Ils ont décidé de lancer un appel commun visant à amplifier la mobilisation anti-CPE face à ce qu'ils considèrent comme des tentatives de division par le président Jacques Chirac. «Le chef de l'Etat n'a pas agi en fonction de l'intérêt général. Il cherche à manœuvrer pour essayer de diviser le mouvement et pour continuer à appuyer sa politique et à tourner le dos aux aspirations de la jeunesse et de la grande majorité de la population», a déclaré à France Info, Patrick Farbiaz, membre du Conseil national des Verts. «Alors que le président de la République avait un geste simple et fort à faire, en refusant de promulguer le projet de loi, il a pris la responsabilité de jeter de l'huile sur le feu et la manière à laquelle il se livre n'est pas à la hauteur de la situation», a déploré le responsable des relations extérieures du Parti socialiste, Francis Chouat. Après une semaine décisive, le gouvernement français se retrouve sur la case de départ vu que les syndicats étudiants et lycéens ont décidé vendredi d'une nouvelle journée de mobilisation contre le CPE le mardi 11 avril.