Des dirigeants du Polisario vendent de faux documents pour permettre à des jeunes Algériens, Mauritaniens et Maliens de se faire passer pour des Marocains originaires des provinces du sud afin d'accéder à la nationalité espagnole. C'est la dernière innovation en matière d'immigration clandestine. Depuis quelques semaines, on ne parle plus, dans les provinces du sud et des régions avoisinantes, que de la nouvelle formule permettant de décrocher le ticket de départ pour l'Eldorado espagnol. Il s'agit d'une procédure qui permet d'obtenir non seulement le visa pour pouvoir traverser les frontières maroco-espagnoles, mais aussi, et immédiatement, un permis de séjour provisoire dans l'attente d'avoir la nationalité espagnole. Ce nouveau trafic que certaines mafias locales essayent d'introduire dans les provinces du sud a été inventé par les pontes du Polisario qui l'exploitent depuis plus de huit ans. Tout avait commencé le 26 octobre 1998 lorsque la Cour suprême espagnole prononça un jugement considérant que les habitants des provinces du sud jadis sous occupation espagnole avaient le droit à la nationalité de ce pays. La décision de la justice madrilène répondait ainsi favorablement à un pourvoi en cassation déposé par un habitant de la région, nommé Badadi Mohamed Mouloud Houssein qui s'était vu refuser la nationalité espagnole par les autorités administratives de ce pays. M. Baddadi avait justifié sa demande par le fait que, jusqu'à 1976, date de la récupération officielle par le Maroc de ses territoires occupés, l'Espagne considérait les natifs de la région comme étant des "Espagnols d'origine". Ce jugement allait ensuite être exploité par certains dirigeants polisariens qui en ont profité pour vendre de faux documents d'identité permettant à des Algériens, Mauritaniens et Maliens d'obtenir la nationalité espagnole en se faisant passer pour des descendants de Sahraouis habitant dans les camps de séquestration de Tindouf. Jusqu'à aujourd'hui, les autorités espagnoles ont répondu favorablement à près de 2000 demandes de naturalisation. La plupart viennent de Tindouf et déposent leur demande dans la région de Badajoz, capitale de l'Extremadura. Ce choix s'explique, selon certains représentants des autorités locales par le fait que la région connaît une faible demande de permis de séjour en Espagne, ce qui permet d'accélérer le processus administratif. Toutefois, certains observateurs estiment que le choix de la région de Badajoz s'est fait pour des raisons purement politiques et notamment pour les affinités existant entre certains responsables à la délégation du gouvernement à Badajoz comme le responsable du bureau de l'immigration, Joaquin Leon, et des dirigeants du Polisario dont Brahim Ghali, le délégué du Polisario en Espagne. Des relations qui se sont développées au fil des années faisant de la procédure de demande de nationalité espagnole un commerce juteux à Tindouf. Des sources informées et des ex-polisariens qui ont rallié la mère-patrie affirment que les documents attestant frauduleusement que leur détenteur -ou ses parents- habitait dans l'une des provinces marocaines du sud avant leur libération grâce à la Marche verte, se vendent à Tindouf pour un minimum de 6000 dollars. Un trafic qui permet aux barons de la bande à Abdellaziz de s'enrichir et qui explique entre autres pourquoi ils s'obstinent à prolonger le calvaire des milliers de Marocains qu'ils maintiennent en séquestration dans les camps de la mort du sud-ouest algérien.