Couverture médicale, le Maroc dans la cour des grands Le Maroc mène sa révolution. Le chantier royal de la généralisation de la protection sociale est clairement un nouveau pas de géant pour le pays. Dans ce sens, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait présidé, le 14 avril 2021 au Palais Royal de Fès la cérémonie de lancement de la mise, en œuvre de ce projet de grande envergure. Le déploiement de cette réforme se fera de manière progressive, sur une période de 5 ans en deux phases. La première s'étale de 2021 à 2023 et porte sur la généralisation de l'AMO et des allocations familiales. La seconde prend effet de 2023 à 2025 et concerne la généralisation de la retraite et de l'indemnité pour perte d'emploi. Pour accompagner cette importante réforme, il sera procédé à une refonte du cadre législatif et réglementaire régissant la protection sociale ainsi que la mise à niveau des structures hospitalières et l'organisation de la filière des soins. Ce projet est en train de prendre forme actuellement. Pour rappel, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accompagné de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, avait présidé en juillet 2022, au Palais Royal à Rabat, un Conseil des ministres au cours duquel il a été procédé à l'adoption du projet de loi-cadre relatif au système national de santé, qui a été élaboré en exécution des Hautes instructions royales pour la révision du système de santé pour qu'il soit à la hauteur du chantier de la généralisation de la protection sociale ordonné par le Souverain. Ce projet de réforme structurant est basé sur quatre piliers fondamentaux: Premier pilier : adoption d'une bonne gouvernance visant le renforcement des mécanismes de régulation de l'action des acteurs et la consolidation de la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l'offre sanitaire sur tous les niveaux : – Stratégique: à travers la création d'une Haute autorité de la santé, d'une Agence des médicaments et des produits de santé et d'une Agence du sang et produits dérivés du sang. – Central: à travers la révision des missions, fonctions et de l'organisation de l'administration centrale. – Territorial: à travers la création de groupements sanitaires territoriaux, qui seront chargés principalement de l'élaboration et de l'exécution du programme national régional et du renforcement des mécanismes de coopération et de partenariat entre les secteurs public et privé. Deuxième pilier: valorisation des ressources humaines, notamment à travers l'élaboration de la loi sur la fonction publique sanitaire, en vue de motiver le capital humain dans le secteur public, réduire le manque actuel en ressources humaines, réformer le système de formation, outre l'ouverture sur les compétences médicales étrangères et l'encouragement des cadres médicaux marocains résidant à l'étranger à retourner exercer dans leur pays. Troisième pilier: mise à niveau de l'offre sanitaire en vue de répondre aux attentes des Marocains en matière de facilitation de l'accès aux services médicaux, l'amélioration de leur qualité et la répartition équitable des services hospitaliers à travers le territoire national, via la réhabilitation des structures sanitaires primaires, la mise à niveau des hôpitaux, l'instauration de l'obligation de respect du parcours de soins, en plus de la création d'un système d'homologation des établissements de santé. Le quatrième pilier porte sur la digitalisation du système de santé, à travers la mise en place d'un système informatique intégré pour le regroupement, le traitement et l'exploitation des principales informations ayant trait au système de santé. Ce projet de loi-cadre reflète l'engagement des autorités marocaines à mettre en œuvre les dispositions de la loi-cadre n° 21.09 relative à la protection sociale. Pour le ministre de la santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, le projet de loi-cadre n° 06.22 relatif au système national de la santé est une occasion historique pour bâtir un système plus solide et équitable. Il s'agit d'un projet réformateur, structurant et révolutionnaire, qui traduit la volonté royale appelant à une refonte radicale et urgente du système national de la santé, a souligné le ministre lors de son exposé.