A peine la vingtaine et elle maîtrise bien son art. En tant que DJ marocaine, Yasmean, de son vrai nom Yasmine S'haki, est une vraie passionnée, depuis son très jeune âge, pour la musique qu'elle écoute éclectiquement au point de développer son propre style. En marge du festival «Oasis : Into the wild», elle s'exprime sur la particularité de ses œuvres. L'occasion pour cette artiste, qui s'impose judicieusement sur la scène, de remonter le temps, dans cet entretien, aux origines de sa passion. Le tout en mettant en avant les DJ marocains qui, pour elle, arrivent à s'exporter. ALM : Hormis vos participations à des événements à Casablanca et Marrakech, vous vous produisez pour la première fois à Dakhla, notamment la nouvelle version du festival « Oasis: Into the Wild ». Qu'est-ce que cela vous fait ? Yasmean : A vrai dire, c'est une sensation d'exception, voire unique et complètement dépaysante. Je ne vous cache pas que j'ai beaucoup de chance de m'y produire. Qu'en est-il de votre idée d'intégrer le domaine de la musique électro qui est souvent dominée par la gent masculine. Comment vous est-elle venue ? Pour ma part, j'ai toujours été passionnée par la musique et surtout le partage de musique, que ce soit au travers de playlists ou de partages spontanés. A l'époque où je commençais à voir des DJ jouer, je m'intéressais énormément à leur technique et l'envie de commencer était une évidence pour moi. Alors comment Yasmean se distingue-t-elle sur la scène electro au Maroc? Je pense que le fait de jouer des genres électroniques différents et «pointus» fait ma différence. On me décrit comme un caméléon, je m'adapte à mon environnement et j'adore sortir des sentiers battus, voire surprendre. Je suis aussi très discrète et ne joue que quand l'évènement matche mes valeurs et mes ambitions. Selon vous, comment évolue la musique electro au Royaume face à une redoutable concurrence des DJ étrangers? On ne peut pas se comparer à l'international ni estimer que les DJ étrangers soient une concurrence à notre échelle. Les DJs marocains s'exportent sans problème et arrivent à tirer leur épingle du jeu, chacun à sa façon car chaque DJ a une ambition qui lui est propre. La scène locale évolue constamment malgré nos freins structurels qui retardent la création de véritables points de contacts underground. Il n'empêche que nous avons réussi à prouver notre potentiel au fil des années et nous sommes bien placés pour devenir un hub événementiel underground en Afrique du Nord. Il suffit de continuer à faire le travail nécessaire, soit ne pas se comparer et construire sans relâche avec nos freins et nos avantages. Et que recommandez-vous aux DJ marocains et aux jeunes ? Allez-y. Lancez-vous. On n'a qu'une vie. Faites- le par passion et le meilleur est à venir. Qu'en est-il de vos projets en cours ou bien futurs, au Maroc ou à l'étranger? Je commence à réfléchir de plus en plus à produire de la musique. Et je reste ouverte à de nouvelles opportunités pour le futur.