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Dépenses publiques : L'Etat serre la vis
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 09 - 09 - 2022

L'exécution du budget 2023 est guidée par des choix stratégiques et un contexte économique international en mutation. «Le budget 2023 intervient après trois années de crise sans précédent sur le plan budgétaire et qui ont entraîné des dépenses massives de soutien à l'économie, au regard de la riposte à la crise sanitaire de la Covid-19, d'une part, et de l'envolée des prix des matières premières et énergétiques, d'autre part, exacerbées par le conflit entre la Russie et l'Ukraine ainsi que par une sécheresse particulièrement sévère qui a pénalisé l'activité économique en 2022», peut-on lire dans le rapport d'exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal relevant du Projet de loi de finances (PLF) pour l'année budgétaire 2023. En termes de perspectives, ce PLF table sur une croissance de 4,5% en 2023, après 1,5% en 2022, tout en tenant compte des éléments d'incertitude qui caractérisent la conjoncture internationale. «A l'horizon 2025, les projections tablent sur une poursuite du dynamisme de l'activité économique nationale pour enregistrer une croissance de 3,8%, confortée par une situation sanitaire normalisée et une priorisation des dépenses efficientes favorables à la croissance. Dans la même lignée, la croissance annuelle moyenne au cours de la période 2023-2025 serait de 4%», indique le même document.
Moins de dépenses, priorité à l'investissement
Les principales orientations pour la période 2023-2025 sont ainsi axées sur trois composantes majeures. La première s'appuie sur des propositions de postes budgétaires dans la limite de l'indispensable afin de garantir la continuité et le bon fonctionnement des services, tout en œuvrant à exploiter le potentiel lié au redéploiement des postes budgétaires pour couvrir le déficit au niveau territorial et sectoriel. Le deuxième axe se base sur la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l'administration. Il s'agit dans ce sens de diminuer ou d'annuler certaines dépenses non indispensables, notamment celles liées au transport ou au déplacement, à la gestion du parc automobile, à la location et à l'ameublement des locaux administratifs, aux déplacements à l'étranger, aux réceptions, aux cérémonies, aux colloques et aux conférences, rapporte la même source.
Le troisième axe porte sur l'amélioration de l'efficacité de l'investissement. Il s'agit de donner la priorité à la programmation des crédits relatifs aux projets d'investissement en cours de réalisation, en particulier les projets ayant fait l'objet de conventions ratifiées devant Sa Majesté le Roi et ceux financés par des partenaires internationaux. Selon ledit rapport, la priorité sera également accordée aux recours à des mécanismes de financement innovants. Cet aspect couvre ainsi la mise en œuvre de partenariat public-privé et la réduction des subventions d'investissement pour les établissements et entreprises publics (tout en les orientant en priorité au renforcement des engagements relatifs aux projets en cours de réalisation) ainsi que la programmation des investissements en prenant en compte la mise en conformité de la situation légale du foncier qui les concerne.
Des perspectives favorables
En dépit d'un contexte international tumultueux et des fortes tensions sur les chaînes d'approvisionnement et sur les produits de base, les perspectives économiques restent dans le vert. «Le redressement des activités observé en 2021 devrait se poursuivre continuellement à l'horizon 2025, permettant ainsi à l'économie nationale de se rapprocher de sa tendance de long terme», souligne le même rapport. Dans ce sillage, la participation de la consommation finale intérieure à la croissance du PIB s'élèverait à 1,9 point en 2023 et à 2,5 points en 2024 et 2025. Pour ce qui est de la formation brute de capital fixe, elle devrait atteindre 1,1 point en 2023 et 1,2 point en 2024 et 2025. De son côté la croissance de la contribution du commerce extérieur devrait rester positive (1 point par année). S'agissant des différentes opérations courantes avec le reste du monde, elles devraient «se solder par un déficit au niveau du compte courant de la balance des paiements de 3,8% du PIB en 2023 et 2024 et 3,5% en 2025», conclut ledit rapport.


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