C'est avec environ un tiers de ses membres, que la Chambre des conseillers a adopté mardi dernier le projet de la loi de Finances 2004. Un événement important occulté par l'absence des conseillers. Il est devenu coutumier de voir des lois de Finances, votées par une minorité de députés. Le 17 novembre dernier, 88 personnes seulement ont voté en faveur du budget du gouvernement, contre 35 voix de l'opposition et 2 abstentions, dans la Chambre des représentants, alors que 185 personnes étaient tout simplement absentes lors de cette séance ; sachant que la première Chambre dispose de 311 élus. Le 17 décembre, soit un mois depuis cette date, la Chambre des conseillers a adopté à la majorité des personnes, lors d'une séance plénière, le projet de loi de Finances pour l'exercice 2004, par 95 voix pour et 35 contre. Une fois encore c'est environ le tiers des élus qui décident du sort du pays en ce qui concerne le budget du gouvernement; sachant que des voix contestataires ne disposent pas réellement d'une alternative profonde à cette loi, et que la plupart des critiques formulées par l'opposition se limitaient à des questions d'ordre sectoriel. Auparavant, la Chambre des conseillers avait adopté à la majorité, au cours de cette séance présidée par Mustapha Oukacha, président de la Chambre, la 2ème partie du projet de loi de Finances relative aux dépenses par 95 voix pour et 35 contre ; ce qui laisse déduire que 140 députés n'ont pas assisté à cette séance. Or, rapporte bon nombre d'élus, un tel taux d'abstention ne se fait pas remarquer au niveau des commissions, c'est-à-dire là où se fait le vrai travail d'analyse et de débat. Car, ajoute-t-on, chaque groupe tient à soutenir le ministre faisant partie de son parti. A titre d'exemple, précise un syndicaliste, la Commission de l'Agriculture a connu une participation massive des conseillers du Mouvement populaire, ce qui n'est pas le cas lors de la séance consacrée au vote sur le budget sectoriel de l'Agriculture, et qui s'est distinguée par l'absence du ministre concerné et des conseillers des conseillers «Harakis», un signe qui témoigne, en fait, d'un esprit de sectarisme généralisé qui prévaut au sein des deux Chambres du Parlement et même au niveau du gouvernement, et qui, explique, en, partie les taux d'absence élevés et le manque de chaleur dans les débats. Ceci étant, lundi après-midi, la Chambre des conseillers avait adopté à la majorité, la première partie du projet de loi de Finances relative aux recettes. Le projet de loi de Finances, établi sur la base du taux d'inflation à hauteur de 2% et du cours du pétrole ne dépassant pas 25 dollars le baril et un taux de change euro/dollar autour de 1,17%, se base sur un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 3% et autant pour ce qui est du déficit de la trésorerie par rapport au PIB. Le montant des dépenses prévus dans le cadre de la loi de finances s'élève à 141,87 milliards dh, soit une hausse de l'ordre de 1,66% et celui des recettes est estimé à 141,37 milliards Dh, soit une hausse de 3,36%. La Chambre des représentants avait adopté le 17 novembre dernier, à la majorité, le projet de loi de Finances par 88 voix pour, 35 contre et deux abstentions.