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Généralisation de la couverture sociale ; projet Royal pour grandir et transcender
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 14 - 06 - 2022

Comprendre sa mission dans une entreprise est essentiel pour trouver du sens à son travail, pourvu que la personne parvienne à bien identifier l'importance de son rôle dans l'organisation globale, à bien clarifier ses champs d'action, même les tâches répétitives prendront sens à ses yeux, car se sent utile, développe la confiance en soi et favorise la reconnaissance de ses pairs; un cercle vertueux qui favorise le bien-être et l'épanouissement.
En dehors du profit, pour lequel on est engagé à mener des actions en faveur de nos entreprises, le manager d'aujourd'hui est invité à donner du sens à la contribution de ses équipes, chacun est également invité à prendre conscience du sens qu'il trouve dans son propre travail, car nous avons tous la possibilité de changer le monde par de petites actions du quotidien; comme le confirme ce témoignage d'un chef digital chez EY, Yannick de Kerhor : «L'homme n'est plus à l'aise dans ce système de performance à bout de souffle où il y a une disparition de l'humain dans son quotidien. Aujourd'hui, les salariés souhaitent que leur quotidien au travail et la vision qu'incarnent les dirigeants soient alignés avec leur quête d'humanité. Il y a un écosystème riche de start-up engagées, convaincues de l'urgence de transformer le monde comme un cri, un appel au secours pour la planète» .
Dans cette même optique, le chantier royal relatif à la généralisation de la couverture médicale et sociale figure parmi les projets que notre pays décide d'en faire un Etat providence qui vient au secours de ses citoyens et créer une chaîne de solidarité, par la mise en place d'une couverture médicale qui intègre les catégories des professionnels, les travailleurs indépendants et des personnes non-salariées exerçant une activité libérale, aussi bien que les bénéficiaires du RAMED.
Le projet invite les différentes parties de l'écosystème des organismes de protection sociale et également la société civile à exprimer leur générosité et humanisme en contribuant inconditionnellement au soutien et à la réussite de ce projet sociétal, dont l'objectif sublime est de contribuer à faire émerger des projets à contribution positive pour la planète en général et pour notre pays en particulier, et propager cette culture chez les parties prenantes en encourageant ceux qui ont des projets personnels de passer à l'action (aventures, bénévolat, créations artistiques, sport, écriture…) ; de même, un système de récompenses et de feedback sur leurs réalisations crée également une forme de compétition générant de l'interaction entre les collaborateurs, par exemple par un système de vote par les salariés, d'affichage, de témoignage ou de portrait sur l'Intranet, les salariés de nos organismes peuvent prendre des initiatives pour travailler avec des organisations à but non lucratif, ou faire grandir des projets communautaires.
Auparavant, les meilleures entreprises étaient celles qui affichaient la meilleure performance économique. Aujourd'hui, de nouveaux critères entrent en ligne de compte : actions solidaires, engagement dans l'économie circulaire, empreinte environnementale, éthique des pratiques... Parfois, plus que le métier lui-même, c'est l'entreprise vers laquelle on décide de s'orienter qui donne tout un sens au travail, et également nous permet de s'épanouir professionnellement, exploiter nos compétences dans le cadre de notre fonction et pouvoir les développer contribue à cet épanouissement. Mieux encore : faire profiter les autres de notre savoir-faire, que ce soit en interne ou dans le cadre d'un projet de mécénat, ce qui donne du sens à ce qu'on fait et laisse un impact positif sur la collectivité, sachant que chaque maillon de la chaîne a son importance.
La RSE au service de la croissance et de la fidélisation des RH
Quels que soient la taille et le secteur d'activité de l'entreprise, la Responsabilité sociale de l'entreprise «RSE» est un objectif majeur pour celle qui veut donner du sens à sa présence dans la société pour améliorer son image auprès des différents acteurs et augmenter sa rentabilité en investissant dans de nouveaux domaines.
C'est une philosophie assez simple. Une entreprise n'est pas obligée de subir une politique RSE. Elle peut en bénéficier et en tirer profit. Ces politiques peuvent créer un nouvel écosystème de croissance qui n'existait pas auparavant tel que défini par la Commission européenne dans sa 3ème communication sur la RSE comme «la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu'elles exercent sur la société». Selon la Commission européenne, la RSE c'est «l'intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes». En d'autres termes, c'est «non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l'environnement et les relations avec les parties prenantes».
De nos jours, le manager qui n'arrive pas à retenir ses ressources humaines suite à des recommandations déplacées, un manque de reconnaissance ou une stratégie RH orientée vers le bénéfice de l'entreprise est un manager qui conduit son entreprise vers l'échec et la voue à un avenir difficile, problèmes et pertes seront au rendez-vous. La motivation des collaborateurs ne se fait plus et uniquement par la voie de l'encouragement financier, mais plutôt par l'instauration d'un climat social basé sur la transparence, l'équité et la reconnaissance des efforts fournis par les RH et par la bonne volonté de s'impliquer dans les actions pouvant motiver les collaborateurs et leur réserver toute l'attention, le respect et le soin qu'ils méritent en contrepartie de leur travail, leur sérieux et le dévouement qu'ils réservent à l'entreprise ; lorsque le manager ignore cette réalité et manque au devoir de rendre ses collaborateurs heureux et satisfaits dans leur travail, il risque de payer cher cette attitude, pénaliser son entreprise et représenter un manque à gagner au niveau du rendement, de la performance et de la fidélisation des ressources humaines qu'aucune performance technologique, aucun investissement matériel ou encore stratégie managériale ne pourraient jamais compenser ou arriver à estomper les dégâts qui ne tarderont pas à survenir.
De plus, les générations les plus jeunes ne veulent plus travailler pour des entreprises socialement «irresponsables». Ils sont convaincus que les entreprises devraient investir dans l'amélioration de la société et chercher des solutions qui contribueront au progrès social. Si une entreprise souhaite continuer à pouvoir recruter des talents, il est important de mettre en valeur les efforts pour cibler ces jeunes générations en tant que futurs employés mais aussi consommateurs.
Histoire inspirante sur la quête du sens
Parmi les questions existentielles qu'un salarié peut se poser : qui suis-je réellement ? Suis-je capable de renier ces appels intérieurs pour «gagner de l'argent 'et ainsi accepter un travail qui ne me correspond pas ? Si je devais mourir demain, qu'est-ce que j'aimerais montrer aux humains avant de mourir ? (protocole de la roue de vie en PNL).
Dans se sens, une histoire m'a beaucoup interpellé et que j'ai évoquée dans un article précédent de ce journal, sous le titre «Voyage de quête du sens» , comme référence à ces questions existentielles. Elle a été relatée par le quotidien francophone « Le Monde « du 15 octobre 2018. Elle raconte l'expérience d'un jeune ingénieur qui a opté pour la démission de l'entreprise où il travaillait plutôt que d'y rester et sacrifier ses valeurs et mener une vie dépourvue de sens.
Florent, un jeune ingénieur, a été appelé par son chef pour réaliser une mission d'expertise sur un cas de pollution environnementale. Deux conclusions étaient possibles après enquête, disait le jeune ingénieur : « soit on arrêtait une activité quelques jours pour réparer une fuite de gaz à fort effet de serre, soit on continuait».
Cette deuxième solution évitait à l'entreprise de perdre de l'argent, mais causait l'émission d'une grande quantité de gaz dans l'atmosphère ; le jeune ingénieur a préconisé la première solution, c'est-à-dire il tenait à continuer la réparation de fuite de gaz à effet de serre, chose qui n'a pas plu a la direction. Sa hiérarchie a insisté qu'il change d'avis, mais lui il n'était pas prêt à céder. Finalement le chef a pris sa décision de façon unanime quand le jeune ingénieur a refusé de signer le rapport.
La situation a dégénéré et le jeune s'est retrouvé en entretien disciplinaire et son chef lui a lancé en guise de conseil de ne pas laisser les valeurs interférer avec le travail.
Florent avait une conception du travail qui se heurte à celle de sa hiérarchie ; pour eux, Florent est un ingrat car il ne défend pas les intérêts de l'entreprise. Pour Florent, ses chefs étaient des mercenaires dénués de valeurs morales ; en conséquence, même si Florent gagnait très bien sa vie en tant qu'ingénieur dans une grande entreprise française, il n'a pas trouvé le sens qu'il voulait dans son boulot, car pour lui le sens c'est la sensation de participer à un projet d'intérêt général, qui contribue à rendre le monde plus tolérant, plus vert et plus engagé.
Florent a fini par créer avec un collègue une structure associative pour l'entrepreneuriat social. Il ne regrette pas sa démission, et il sait qu'il devait reprendre un emploi salarial dans une autre entreprise et que l'utilité sociale de la structure serait pour lui le premier critère de choix, et il défendait sa conviction par témoigner que peu de gens sur leurs lits de mort trouveront leur bonheur dans une belle carrière dans une grosse boîte.
Sur l'effet sublime de cette vertu de quête du sens , Steve Jobs disait : «Etre l'homme le plus riche du cimetière n'a pas d'importance pour moi . Aller au lit le soir en disant que nous avons fait quelque chose de merveilleux, c'est ce qui compte pour moi».
Ainsi, ce projet Royal de la généralisation de la couverture sociale est une occasion pour notre Institut renommé de grandir, transcender et se dire «j'ai fait quelque chose de merveilleux»… A méditer
(*) Cadre en communication et coach personnel et d'équipe.


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