Le Forum de la Culture de Casablanca, ex-cathédrale Sacré-Cœur, abrite actuellement la 2ème édition de la Grande exposition nationale des arts plastiques. Il y en a pour tous les goûts. Visite. «Il y a de très belles choses à voir, je suis ici pour la deuxième fois parce que les œuvres exposées méritent d'être revues», nous dit un amateur des beaux-arts en visite à l'ex-cathédrale Sacré-Cœur. Visiblement ému par la qualité des toiles, des sculptures, calligraphies et autres gravures, le visiteur aurait aimé partager « son » coup de cœur avec le maximum possible de visiteurs. Or, en ce dimanche 2 octobre, l'ex-église Sacré-Cœur battait le vide. A part les agents de gardiennage, quelques commis de l'administration, il n'y avait personne. L'église était enveloppée dans un silence quasi religieux ! Jour chômé, un dimanche était quand même propice à la visite. Le public aurait-il boudé son plaisir ? «Mohamed», -ainsi s'est présenté le seul visiteur qui se trouvait ce jour-là à l'église-, avait une explication : «Si la qualité des œuvres de création exposées est incontestable, que ces œuvres ont été choisies de façon à faire la part des goûts, il semble que les organisateurs n'ont pas pris suffisamment soin de leur mise en place». En effet, la visibilité des œuvres d'art est gênée par un arrière-plan plutôt agressif, l'intérêt semble avoir été concentré seulement sur le milieu de l'ex-église. La mise en lumière, qui est censée mettre en relief ces œuvres d'art, ne permet pas non plus d'avoir une belle vision de tous les objets exposés, dont certains sont restés carrément dans l'ombre ( !). Dommage pour tant d'efforts déployés par l'Association des Villages des ateliers d'artistes, pour réunir sous un même toit des artistes marocains représentant différents courants et genres plastiques. Les rayons ont été aménagés de manière à garantir la représentation de chaque genre, de la sculpture à la peinture, en passant par la calligraphie ou plus encore la gravure. A l'entrée de l'ex-église, le visiteur est attiré par une grande enseigne portant inscription : «Marsam, galerie d'art et atelier d'art graphique». Comme son enseigne l'indique, la galerie Marsam, en plus de quelques graphies inscrites sur toile, expose un choix de livres picto-poétiques, l'image étant le dénominateur commun de la poésie et des arts plastiques. Changement de décor. Au rayon « Figuration », on peut apprécier les couleurs du désert de Miloudi Nouiga, relever les traits d'innocence sur le visage d'une nuée d'enfants croqués par Saïd Housbane… L'art naïf n'est pas en reste. A l'instar de la regrettée Chaïbia, Fatna Gbouri donne sa pleine mesure d'artiste-coloriste. Dans le chapitre de la calligraphie, le dramaturge Taïeb Saddiki révèle sa vocation cachée de calligraphe. De tous les genres, «l'abstrait» reste le mieux loti. Plus encore, il se taille la part du lion au regard de l'espace qu'il occupe et du nombre d'artistes plasticiens qui le représentent : Miloudi Lebied, Mohamed Melehi, Karim Bennani, Ahmed Jaride… Dans ce beau tableau plastique, Ahlam Lemseffer apporte en virtuose des couleurs sa touche écologique. L'artiste-peintre veille encore et toujours à mettre son pinceau au service de l'environnement… Voilà en quelque sorte le panorama que nous propose la 2ème édition de la Grande exposition nationale d'arts plastiques (GENAP). Organisée par le ministère de la Culture et l'Association village des ateliers d'artistes (AVAA), cette exposition se veut un rendez-vous annuel avec les artistes plasticiens marocains.