Le CFA et l'IFC le confirment dans leur enquête La présence des femmes dans les organes de gouvernance est à renforcer. Ce constat émane d'une enquête conduite conjointement par le Club des femmes administrateurs (CFA) et IFC en collaboration avec le PwC Maroc. Cette analyse tend en effet à mesurer l'applicabilité de la diversité des genres au sein des conseils d'administration et de surveillance. Une orientation qui tend en effet à garantir la performance des entreprises. Toutefois, le tableau reste flou sur le terrain. Le gap persiste toujours en termes de pratique. «Les résultats de cette enquête montrent que les membres des conseils d'administration et de surveillance sont conscients que les femmes constituent un réel atout. Toutefois, cette prise de conscience ne se traduit pas encore en actes, et le nombre de femmes dans les organes de gouvernance demeure faible. Nous espérons que les résultats de cette enquête inciteront les entreprises à mettre davantage l'accent sur la diversité des genres et à se conformer à la nouvelle législation», peut-on relever d'Amina Figuigui, présidente de CFA. Du côté de l'IFC, Georges Joseph Ghorra, directeur par intérim d'IFC pour le Maghreb, indique que «les conclusions de cette enquête montrent que les entreprises au Maroc peuvent faire plus pour favoriser la diversité des genres au sein de leurs conseils d'administration et de surveillance et améliorer leur gouvernance». Et de réitérer que «IFC se tient prête à aider les entreprises au Maroc à réduire les écarts de genre». L'enquête menée en ligne auprès de 133 administrateurs démontre que malgré les avantages que procure la diversité des genres au sein de ces organes, la représentativité féminine reste très faible et ce dans la plupart des conseils d'administration et de surveillance au Maroc. L'observation établie fait ressortir, en parallèle, que les instances de gouvernance des groupes privés marocains et des filiales de multinationales sont néanmoins plus diversifiées que celles des entreprises familiales ou des entités publiques. Se référant aux analyses des sous-groupes, les entreprises ayant une plus grande diversité de genre présentent des niveaux plus élevés de performance du conseil d'administration. Les initiateurs de l'enquête démontrent par ailleurs que le fait d'avoir plus de femmes au sommet est positivement corrélé avec des conseils d'administration ou de surveillance qui démontrent de meilleures pratiques de gouvernance d'entreprise». En chiffres, l'analyse démontre que 15% des Conseils sont présidés par une femme, notamment au sein des PME avec un actionnariat familial. De même, 64% des conseils comptent des administrateurs indépendants majoritairement au sein des grandes entreprises marocaines et multinationales. Au niveau des entreprises publiques, 7% des répondants affirment avoir des administrateurs indépendants au moment où 15% affirment compter des femmes dans leur conseil. Il ressort par ailleurs que 65% des femmes administrateurs sont salariées de l'entreprise et seules 12% sont des administratrices indépendantes. L'enquête révèle en outre que 95% des répondants considèrent que les femmes contribuent à l'efficacité des conseils alors que seulement 28% des répondants affirment que leur conseil envisage d'intégrer des femmes. Autre chiffre révélateur : 61% des répondants affirment ne pas aborder les question de genre, de diversité ou de parité au sein de leur conseil. Rappelons que les résultats de cette enquête interviennent à un moment où le Maroc cherche à renforcer le niveau de représentation des femmes dans les organes de gouvernance. En juillet 2021, un texte de loi a été adopté stipulant que les conseils d'administration et conseils de surveillance des sociétés anonymes faisant appel public à l'épargne, à l'instar des sociétés cotées en Bourse, doivent être composés d'au moins 30% de femmes d'ici janvier 2024, et d'au moins 40% de femmes d'ici janvier 2027.