Une équipe d'archéologues marocains a découvert, récemment dans la grotte des pigeons à Tafoghalt, dans la région de Berkane, des restes humains datés entre 11.000 et 12.000 ans avant notre ère. Cette découverte entre dans le cadre des recherches archéologiques dirigées par l'Institut national des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (INSAP), en coopération avec l'Université d'Oxford, indique un communiqué parvenu à MAP-Oujda de M. Abdelajalil Bouzouggar, enseignant-chercheur à l'INSAP et archéologue spécialiste des périodes préhistoriques. L'un des ces squelettes humains a été inhumé avec des cornes de mouflon à manchettes (ammotragus lervia), un mammifère de type artiodactyle qui était très abondant dans les régions montagneuses du Maroc oriental au cours des temps préhistoriques. A côté de ces restes humains ont été également découverts des outils lithiques et osseux. Cette nouvelle découverte permettra, selon la même source, une meilleure connaissance des rites funéraires des populations préhistoriques au paléolithique supérieur et particulièrement de la culture ibéromaurusienne. La grotte des Pigeons à Tafoghalt a connu, rappelle-t-on, des fouilles archéologiques depuis les années 40 du du siècle dernier et jusqu'à 1977. Mais les recherches y ont été reprises de manière régulière à partir de 2003 par une équipe maroco-britannique sous la direction de M. Bouzouggar. Les recherches actuelles, qui ont débuté le 5 septembre 2005, vont se poursuivre jusqu'au 1-er octobre. La reprise des recherches dans cette grotte s'inscrit également dans le cadre d'un vaste programme de prospection au sol et d'inventaire des sites archéologiques réalisés dans la basse vallée de la Moulouya depuis 2001. Cette zone comporte la plaine littorale des Triffas bordée au nord par la Méditerranée et concerne aussi les massifs montagneux appartenant aux chaînons des Beni Znassen. C'est dans le cadre de ces prospections qu'une série de sites de plein air a été découverte dans la région du Cap de l'eau contenant des outils lithiques, de la poterie et des fragments des oeufs d'Autruche. Ces derniers ont été datés au laboratoire des recherches d'analyses techniques et scientifiques de la Gendarmerie royale à Témara (LARATES) par la technique du radiocarbone et ont révélé des âges entre 5.500 et 5.100 ans avant notre ère. On ajoute de même source qu'au cours de cette saison des recherches, les investigations vont se poursuivre dans la grotte de Ghafas (région d'Oujda) et des échantillons des sédiments et des charbons de bois y seront prélevés pour réaliser des datations en vue de la précision du cadre chronologique des groupes humains préhistoriques, qui ont peuplé le Maroc oriental il y a des milliers d'années avant notre ère.