La justice n'a pas encore dit son dernier mot concernant la demande d'expulsion, déposée par l'ONCF, des locataires des commerces de ce centre de Casablanca. Le centre commercial 2000, jouxtant la gare ferroviaire de Casa-port, fait l'objet depuis quelques années d'une polémique persistante. Les protagonistes de l'affaire sont l'Office national des chemins de fer (ONCF) et les locataires des commerces. L'affaire, portée devant la justice depuis 2001, est loin d'être terminée. Selon le président du syndic du centre, Khalid Bennani, aucun jugement final n'a été prononcé. «De même, le tribunal de Casablanca n'a pas encore arrêté la date de la prochaine séance. Le litige sera porté fin septembre en référé. C'est une procédure d'urgence qui permet d'obtenir dans des délais très courts une décision de justice provisoire en attendant que le fond du litige soit tranché par le tribunal habituel.», explique-t-il. L'affaire remonte à 1980, quand l'ONCF avait accordé un contrat de bail de 20 ans à l'entreprise gérante, Société Centre 2000. « Il y a plus de vingt-cinq ans, le terrain adjacent à la gare Casa-port était désert. L'ONCF, propriétaire de ce terrain public, a conclu une convention d'exploitation en commun avec la Société Centre 2000 pour une durée de vingt ans. En vertu de cet accord, ladite société s'engage à construire un centre commercial et à assurer sa gestion. En contrepartie, l'ONCF reçoit 25% du total annuel des loyers des commerces. Au bout de vingt ans, l'office devient propriétaire du centre. Mais, il n'a jamais été question d'expulser les occupants des locaux commerciaux.», affirme K.Bennani, Président du syndic du centre. Et d'ajouter : «Après l'échéance du contrat, nous avons reçu une circulaire de l'ONCF dans laquelle il nous demande de quitter les lieux. Nous étions considérés comme des locataires illégaux. L'office nous a ensuite proposé un nouveau contrat d'occupation temporaire que nous avons refusé. Il y est stipulé que l'ONCF a le droit de demander aux locataires de quitter les lieux dans des délais qui sont impartis par l'office. On peut nous expulser à n'importe quel moment sans rendre compte à personne. C'est un contrat suicidaire!». L'ONCF saisit alors le tribunal de première instance de Casablanca et demande l'expulsion des locataires ainsi que la récupération du centre. Selon les responsables à l'ONCF, le terrain sur lequel a été édifié ce centre, sera exploité pour la modernisation de la gare Casa-port. « Effectivement, l'ONCF ambitionne de lancer un projet de construction d'une nouvelle gare à Casa-port. Il sera réalisé en deux étapes », affirme succinctement Akrim Elkbir, directeur régional de l'ONCF. En attendant le verdict du tribunal, le Centre, qui comprend 70 commerces, souffre d'une situation très critique. Ces dernières années, il peine à sortir de sa léthargie. Autrefois un lieu vivant, il est actuellement dans un état réel de délabrement. «Le centre est livré à lui-même depuis 2001. On note un manque d'entretien, la saleté est partout, le jardin n'est pas entretenu», déplore K.Bennani. Il découle de ce décor de désolation des conséquences qui nuisent à l'image de ce complexe.