La société Centrale Laitière a connu un tassement de sa rentabilité opérationnelle au cours du premier semestre. Le retrait du périmètre des ventes de certains produits comme le Pingouin explique en partie cette contre-performance. Driss Bencheikh a du pain sur la planche à la tête de la Centrale Laitière. La filiale de l'ONA a connu un premier semestre laborieux. D'après l'analyse de BMCE Capital, le chiffre d'affaires du groupe a régressé de 0,6% sur la période. Cette évolution s'explique pour l'essentiel selon les analyses par le retrait du périmètre des ventes des produits Pingouin et, dans une moindre mesure, par le recul des réalisations commerciales de certains segments. La gamme des produits laitiers frais est en net recul, contrairement à la branche «laits », dopée par le bon comportement de l'UHT et par le lancement du Lait de Croissance. D'où sans doute les raisons de la croissance de 4,3% enregistrée sur la période. D'une manière générale, la hausse de certaines matières a été pour beaucoup dans la détérioation du mix des ventes Laits et PLF. Ce facteur «coûts » a plombé le résultat d'exploitation en baisse. Aussi, la marge opérationnelle de la Centrale Laitière perd 0,6 point à 12,3%. Le résultat financier s'établit, quant à lui, en régression. Une situation expliquée principalement, par les analystes, par la distribution d'un dividende exceptionnnel de 513 millions de dirhams en 2004. De son côté, le résultat non courant s'est ressenti de la plus value réalisée au premier trimestre sur la cession de la société Pingouin. En définitive, le résultat net marque une augmentation de 1%, affichant une marge nette en quasi-stagnation à 10%. Centrale Laitière reste la première entreprise du secteur laitier en Afrique. En 2004, la filiale de l'ONA avait réalisé un chiffre d'affaires de 3,495 milliards de dirhams. L'entreprise avait lancé un grand nombre de produits nouveaux sur le segment laitier. Déjà l'année dernière, la filiale Pingouin a fortement subi le contexte climatique, défavorable en raison du démarrage tardif de la saison estivale. Les ventes de glaces avaient reculé de 5% par rapport à l'année 2003. Une situation inverse à celle qu'a connue la fromagerie des Doukkala, en progression de 21% sur une seule année. Lors de sa première sortie médiatique en tant que président, fin mars dernier, M. Bencheikh avait déclaré que la politique de croissance du groupe se traduira par plusieurs actions : construction de la croissance du marché par l'accessibilité et l'innovation, préservation des parts de marché par la qualité des produits, l'innovation, l'optimisation des prix et la proximité et enfin l'optimisation des coûts opérationnels, afin de compenser l'évolution à la hausse de certaines matières premières stratégiques. Une stratégie qui permettra sûrement à la Centrale Laitière de conforter sa position de leader au Maroc et en Afrique.