Le secteur agricole a connu en 2021 un regain de dynamisme. En dépit des conditions climatiques favorables, le secteur a poursuivi sa transformation structurelle. L'année a été marquée par le déploiement des différents chantiers de la nouvelle stratégie agricole «Al Jayl Al Akhdar» dont le lancement a coïncidé avec le déclenchement de la crise sanitaire. En dépit du contexte délicat, l'agriculture marocaine a franchi un nouveau palier dans son développement. De grandes orientations d'une transformation inclusive du monde rural ont été déterminées dans le cadre de cette nouvelle feuille de route. Outre l'ancrage de l'agriculture nationale en tant que maillon fort de la chaîne économique, la nouvelle stratégie du secteur vise à faire du monde rural un territoire dynamique sur le plan social. Fruit d'une approche participative, la nouvelle stratégie reflète la vision de toutes les parties prenantes du secteur et leur ambition de capitaliser sur les acquis du Plan Maroc Vert ayant stimulé les investissements agro-industriels privés et les modèles d'agrégation agricole. Parmi les chantiers prioritaires ayant été ouverts dans le secteur courant 2021 on cite celui relatif à l'agrégation agricole «nouvelle génération». Plus de 200 projets ont été identifiés dans différentes régions du Royaume. Cette nouvelle génération de projets d'agrégation s'inscrit dans les deux fondements d'Al Jayl Al Akhdar. Le premier pilier donne en effet la priorité à l'élément humain et à son développement, notamment à travers l'émergence et l'extension d'une classe moyenne agricole. A cet effet, le nouveau dispositif d'agrégation promeut l'essaimage de nouveaux modèles d'organisation, de coopératives agricoles et de groupement, combinant offre de valeur économique et sociale. Le deuxième fondement de la stratégie concerne la pérennisation du développement agricole et la consolidation d'une agriculture résiliente et éco-efficiente. Un modèle qui ambitionne de propulser vers l'avant des projets d'agrégation innovants autour des chaînes de valeur, permettant d'étendre l'encadrement, l'accès à la technologie, à la valorisation et aux circuits de commercialisation, notamment pour les petits agriculteurs. La tutelle dans le cadre de cette nouvelle vision place l'agrégation agricole au coeur des mesures prises pour développer et moderniser l'agriculture marocaine. Cette approche permet en effet d'organiser les petits producteurs pour un meilleur encadrement et de leur faciliter l'accès au marché et à la valorisation de leur production. Ces projets d'agrégation agricole de nouvelle génération joueront le rôle de pôles régionaux et nationaux de transmission des nouvelles technologies, notamment aux petits et moyens agriculteurs. Pour promouvoir cette nouvelle orientation, un roadshow national a été lancé. L'idée étant de s'arrêter sur les acquis de l'agrégation agricole et de présenter son renforcement par le nouveau dispositif réglementaire avec la mise en oeuvre de deux nouveaux arrêtés d'application de la loi 04-12 portant sur l'agrégation agricole et qui renforcent le partenariat entre les agrégateurs et les agrégés. Un dispositif qui apporte une importante simplification et un assouplissement des procédures ainsi qu'une révision des critères et des normes d'éligibilité, l'intégration de nouveaux modèles d'agrégation et de nouvelles filières de production, la mise en place d'un taux préférentiel pour les incitations octroyées au matériel d'élevage ainsi que pour l'aménagement hydro-agricole et le matériel d'équipement agricole. L'agriculture marocaine a par ailleurs inauguré en 2021 l'ère de la data. Les membres du gouvernement ont examiné en décembre un projet de loi portant création du Registre national agricole. Ce registre servira de base de données pour les agriculteurs et l'agriculture marocaine présentant ainsi d'innombrables avantages. Le registre permettra aussi de maîtriser les indicateurs nationaux en matière de production des exploitations agricoles ainsi que l'impact de ces rendements sur l'économie agricole. Il facilitera par ailleurs l'accès des agriculteurs et de leurs familles à la protection sociale comme il donnera une idée plus proche du terrain concernant les données sur cette catégorie ainsi que le niveau de vie et revenu. Le but étant de fixer les tranches de cotisations des agriculteurs pour adhérer au système national de la couverture sociale. Rappelons que la stratégie «Al Jayl Al Akhdar» est venue répondre à trois dimensions stratégiques. La première est d'ordre régionale. L'idée étant de développer une offre régionale durable à travers l'élaboration des plans agricoles régionaux de nouvelle génération qui prennent en compte les potentialités et les spécificités de chaque région. La deuxième dimension incarnée par cette stratégie cible les filières à travers la poursuite des programmes contractuels entre l'Etat et les professionnels par l'adoption de contrats programmes de nouvelle génération au niveau de l'approche, du contenu, du cadre de gouvernance et des mécanismes de suivi. La dernière dimension est relative aux chantiers transverses. Elle porte, entre autres, sur la refonte du système des aides et incitations, la transformation digitale et le financement.