A L'intention de M. Hassan Hihi, Directeur général adjoint commercial. Monsieur, en vous remerciant pour vos courriers réguliers, je ne peux m'empêcher de vous faire part d'une humiliation que je viens de subir à bord de votre vol RAM AT 207 mercredi 31 août 05, au départ de Montréal. Avec ma carte Gold et une bonne compréhension de l'hôtesse à l'enregistrement, on a tenu compte de mon indisposition physique, à cause d'une sciatique (de grand voyageur) pour me placer à la rangée 4, à un siège Y qui me permet d'étendre mes jambes. La dame me précise que, compte tenu de ma situation et de mon statut de fidèle client, il était possible qu'on me trouve mieux à l'embarquement. Effectivement, une fois dans la salle d'embarquement (porte 61 de Dorval), on m'appelle, par mon nom, au micro, pour m'annoncer qu'on me changeait de siège et de classe, sans que j'en ai exprimé formellement la demande.On déchire donc ma première carte d'embarquement et on me donna, avec le sourire, une nouvelle carte pour un siège en classe Affaires (2A). J'avoue que je révisais sur le moment les multiples reproches que j'ai accunulés à l'endroit de notre compagnie nationale depuis 33 ans, dont les 15 dernières années, avec une moyenne annuelle de 10 A/R Casa/ Montréal et 5 à 6 voyages par an sur le continent africain et en Europe (en classe Eco ou en classe Affaires). Mais, j'allais vite déchanter, une fois embarqué... Au vu des réactions du Commandant, je compris que les dix sièges de la classe affaires, à un couple près, étaient tous occupés par des surclassés et des GP. Je me dis que la Ram s'améliore et livre du service circonstancié comme le prétendent ses messages de marketing et de publicité (dont vos courriels). En fait, au bout d'une heure, je compris que les "surclassés" étaient en fait une classe de voyageurs à part, ni classe Eco ni classe Affaires, en tout cas pour le steward, d'âge mûr, et la toute jeune hôtesse qui s'occupaient de ces dix sièges durant ce vol de long-courrier. Jugez en : - A la présentation des journaux (moins de dix copies), j'ai demandé s'il n'y avait pas Al Ittihad, " Had Achi LIkayane!" me répondit séchement celle qui a l'âge de ma fille...Passons, la politesse n'est pas innée, mais le professionnalisme aurait inspiré une autre réponse (habituelle à AF et KLM, entre autres) - La même employée ( qui n'est pas capable de répéter au micro les consignes de sécurité en anglais, au grand désarroi de mon voisin!) s'arrêta avec son chariot de plats chauds et juste nous regarda, mon voisin et moi...Je demande alors «dites nous entre quoi et quoi on doit choisir, puisqu'on n'a pas eu de menu écrit avant pour décider d'avance de notre choix...» «Il n'y a jamais ici de menu écrit, me répond-elle, et regardez par vous même ce qu'il y a!»...Comment ne pas croire, avec un tel comportement de gamine irritée, qu'on était en fait des personnes non désirées par la compagnie Ram...et que notre tort est que nous sommes inclassables, ni clients "ordinaires" de la Y ni clients "redoutables par leurs relations" de la J ? - La suite sera le comble: après ce dîner (auquel j'ai à peine touché, vous imaginez!), j'ai voulu gagner 2 ou 3 heures de sommeil avant d'attaquer comme à mon habitude une journée de réunions et de travail à Rabat, alors je me suis rendu compte qu'on ne nous avait distribué ni masque ni chaussettes...Je me dirige vers le mûr steward pensant que le professionnalisme serait acquis avec l'âge: "est-ce que je peux avoir un masque pour pouvoir dormir?"..." Ah, on vous a pas donné ça? Revenez à votre place on va vous en donner..." La jeune sortit en courant avec les petites pochettes habituelles de la classe économique et surpris tous les autres voyageurs à qui elle leur lança ces pochettes, tant ils étaient convaincus, sans doute, qu'ils étaient inscrits dans ce vol à l'enseigne de "resquilleurs" n'ayant droit ni à un service économique ni à l'économie d'apostrophes à la limite de l'insule et de l'humiliation..." heureusement que j'en ai demandé" dis-je au steward.. "Oui, c'est bien de demander, comme ça vous gagnez!" me répondit-il, apparemment prenant pour un trésor ces bouts de chiffons, avant que je ne lui demande si "les surclassés n'avaient pas droit à la trousse habituelle de la classe j": " Ah oui, on ne donne pas ça aux surclassés", m'apostropha-t-il...Avions-nous droit dans ce cas à être du vol? Moi, je n'ai pas demandé à être surclassé et on est venu me chercher pour le faire pour moi... Dans ma naiveté, j'ai cru que cela ressemblait au tant de fois que Air France l'a fait pour moi, les hôtesses venant me chercher de mon siège économique, juste avant le décollage, pour m'installer en classe affaires avec tous les services de cette classe, sourires et propos professionnels et polis aux lèvres... A cause sans doute de ma fidélité et de mes points "français" que j'utilise, d'ailleurs, sans paperasse, à la derniêre minute au comptoir... pour un surclassement fort appréciable professionnellement et humainement. Comment voulez-vous que je ne revienne pas encore une fois au serment selon lequel je n'avais plus pris de vol Ram pendant plus de dix ans, avant que des amis, responsables chez vous me convainquent de revenir à mes sentiments nationaux, sentiments par lesquels je suis connu, dans mon métier et mon enseignement, sur la place politique et médiatique?! Comment voulez-vous que je donne de la crédibilité, maintenant à vos courriers, surtout le dernier qui est tombé la veille de cette humiliation? Désolé M.Hihi, mais j'ai à chaque fois mal à mon pays quand ces "Ramiates" m'arrivent et elles sont nombreuses. Je me réserve le droit d'en aviser le plus large public possible parmi vos cibles. Avec mes salutations • Pr. Jamal Eddine Naji