Alors qu'une simple rumeur peut causer la mort d'environ un millier de gens en Irak, le n°2 d'Al Qaïda Ayman Al-Zawahiri menace à nouveau les pays occidentaux de nouvelles attaques. Dans une cassette-vidéo diffusée jeudi dernier par la chaîne satellitaire arabe Al-Jazira, Ayman al-Zawahiri a menacé des pays occidentaux de nouvelles attaques. Le numéro deux du réseau Al-Qaïda a aussi revendiqué les attentats de Londres du 7 juillet dernier. «Les terres et les intérêts des pays qui prennent part à l'agression contre la Palestine, l'Irak et l'Afghanistan sont des cibles pour nous», a déclaré Zawahiri dans la vidéo. Il a qualifié également ces attentats de "gifles" à la politique du Premier ministre britannique Tony Blair. Al-Zawahiri qui se tenait derrière un fusil automatique à sa droite a ajouté que le groupe répondra à tous ceux qui ont pris part à l'agression en Irak, en Afghanistan et en Palestine. La chaîne qatarie a aussi montré une séquence sur laquelle on voit un homme qu'elle présente comme l'un des kamikazes, Mohammed Sidique Khan, enturbanné. Mohammed Sidique Khan, un Britannique d'origine pakistanaise de 30 ans, était le plus âgé des auteurs des attentats de Londres qui ont fait 55 morts et 700 blessés le 7 juillet. L'air détendu et tripotant un crayon alors qu'il parlait, Sidique est filmé coiffé d'un turban et d'un blouson devant un tapis en couleur accroché au mur. «Vos gouvernements démocratiquement élus continuent de commettre des atrocités contre mon peuple (musulman) à travers le monde», a-t-il déclaré, faisant notamment allusion à la guerre en Irak. L'Irak où le réseau d'Al-Qaïda demeure très actif. Dans ce pays ravagé par la guerre, la branche irakienne de la nébuleuse dirigée par Abou Moussab al-Zarqaoui ne cesse de multiplier les attaques et les attentats. En Irak, l'insécurité a atteint son extrême où la psychose pimentée par une simple rumeur peut causer la mort d'un millier de personnes. Mercredi dernier, au moins 965 personnes ont péri et 815 ont été blessées dans une bousculade sur un pont de Bagdad lors d'un deuil chiite, selon un nouveau bilan de source de sécurité fourni jeudi. «Le nombre de morts est resté le même c-à-d 965 mais celui des blessés est passé de 465 à 815», a indiqué cette source, au lendemain de la bousculade meurtrière. La plupart des victimes sont mortes noyées, étouffées ou piétinées dans la bousculade dans ce drame. Un drame qui s'est produit sur le pont qui donne accès au mausolée de Moussa al-Kazim, septième imam chiite, dans le quartier chiite de Kazimiyah, où les pèlerins se rendaient pour marquer l'anniversaire de sa mort. Une mer de chaussures abandonnées jonchaient le pont Al-Aïmah, témoignant de l'ampleur de la tragédie. C'était la journée la plus sanglante connue par l'Irak depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003. Elle avait commencé par des tirs de mortiers autour d'un mausolée chiite faisant au moins sept morts parmi des civils. Cette attaque a été revendiquée sur un site islamiste par un groupe sunnite lié à Al-Qaïda, les moujahidine de Jaïch Al-Taïfa al-Mansoura (Armée de communauté victorieuse), qui affirme avoir visé "les rafidha (terme péjoratif utilisé par les extrémistes sunnites pour désigner les chiites)" pour les "punir des génocides commis contre les sunnites".