Plusieurs journaux espagnols paraissant vendredi affirment que l'assassin présumé de l'ouvrier marocain Sellam Essabbab, a pris la fuite avec sa famille après avoir été identifié par la police grâce à la collaboration des habitants de Tortosa, une localité dans le nord-est de l'Espagne où a eu lieu ce crime. La photographie de Juan Alberto Gabarri Diaz a été largement diffusée parmi les services de sécurité qui le recherchent activement, après sa disparition avec tous les membres de sa famille. L'assassin présumé du jeune marocain est connu des enquêteurs comme membre d'un puissant clan qui se dédie au trafic des stupéfiants. La collaboration des habitants de Tortosa n'a pas seulement permis l'identification de l'assassin de Sellam. D'autres témoins ont vu Juan Alberto Gabarri jeter l'arme du crime dans un endroit précis d'une rivière de la région. Des plongeurs spécialisés de la police espagnole tentent actuellement de retrouver au fond de l'Ebro le pistolet avec lequel l'auteur du crime a abattu le jeune marocain de cinq balles. Les faits remontent à mardi après-midi, lorsque le jeune Sellam, un maçon de 36 ans, voulait traverser une ruelle en plein centre-ville près du chantier où il travaillait. Un chauffard a refusé de lui donner la priorité sur le passage pour piétons. Une discussion s'en est suivie entre les deux hommes. Selon des témoins, le conducteur de la voiture a fait demi-tour, a sorti un pistolet et a tiré à bout portant sur le jeune marocain, le tuant sur le coup, avant de prendre la fuite. La police a récupéré cinq cartouches près de l'endroit où gisait le corps de la victime. Consternée par l'assassinat de leur compatriote, les membres de la communauté marocaine à Tortosa ont tenu à manifester leur colère en organisant plusieurs marches silencieuses pour dénoncer un "crime raciste", d'autant que l'assassin de Sellam avait proféré des propos racistes à l'endroit de la victime avant de l'abattre. Les membres de la communauté marocaine, organisés au sein de l'amicale Al Fath et de l'association "Abou Bakr Attortossi" prévoient d'organiser une grande marche après la prière du vendredi, avec l'autorisation de la mairie qui a condamné elle aussi l'assassinat d'un "citoyen de Tortosa".