Le ministre britannique des Affaires étrangères, M. Jack Straw, a écarté mardi tout lien entre la participation de son pays à la guerre en Irak et les attentats terroristes qui ont frappé Londres en juillet dernier. La Grande-Bretagne était dans la ligne de mire des organisations terroristes bien avant cette guerre, a-t-il dit dans des déclarations relayées par la presse britannique. Les extrémistes tentent d'utiliser le conflit en Irak comme excuse pour commettre des atrocités, a-t-il estimé, ajoutant que l'invasion de ce pays ne peut en aucun cas être considérée comme facteur ayant conduit aux attentats commis à Londres en juillet dernier. Ces attentats suicide contre des stations de métro et un bus ont été perpétrés par quatre kamikazes, tous britanniques. Trois étaient des Pakistanais d'origine nés en Grande-Bretagne et le quatrième un Jamaïcain naturalisé britannique. Le chef de la diplomatie britannique réagissait à une lettre adressée en 2004 par l'ancien secrétaire permanent du Foreign Office, M. Michael Jay, au Premier ministre Tony Blair le prévenant que la guerre en Irak alimentait le recrutement d'extrémistes musulmans en Grande-Bretagne. Dans cette lettre publiée récemment par la presse britannique, le responsable du Foreign Office souligne que la politique étrangère du gouvernement Blair était "un thème récurrent" dans la communauté musulmane britannique spécialement dans le contexte du processus de paix au Moyen Orient et de l'Irak. La politique étrangère britannique et la perception de ses effets négatifs sur les musulmans globalement jouent un rôle significatif dans la création d'un sentiment de colère et d'impuissance spécialement parmi la jeune génération de musulmans britanniques, ajoute M. Jay, relevant que cela paraît être un argument clé du recrutement des organisations extrémistes. Un document accompagnant la lettre souligne que la Grande-Bretagne est perçue comme un "Etat croisé" sur le même pied d'égalité que les Etats-Unis suite à sa participation à l'invasion de l'Irak. Tony Blair avait nié à maintes reprises que la présence militaire britannique en Irak rendait la Grande-Bretagne plus vulnérable au terrorisme. Le Royaume Uni déploie près de 7.000 hommes en Irak, où le conflit a coûté la vie à 92 soldats britanniques.