La Banque Mondiale a récemment débloqué en faveur du Maroc un prêt de 150 millions de dollars. Une somme destinée à accompagner le développement de l'habitat social. Secteur en plein développement au Maroc, doté d'une stratégie nationale claire, d'un suivi de la part des plus hautes sphères de l'Etat et de grands moyens, l'habitat est l'un des domaines qui bénéficient le plus de l'engagement de la Banque Mondiale au Maroc. Aux objectifs on ne peut nobles auxquels la politique nationale, notamment pour résorption des bidonvilles et la mise à disposition des citoyens de logements décents et à bas prix, dans le cadre de l'habitat social, s'ajoute l'efficacité avec laquelle ce chantier est mené. Ainsi, 77% des projets lancés par SM Mohammed VI dans ce cadre, s'étalant entre 1999 et 2005, respectent leurs plannings prévisionnels (voir couverture ALM N° 956 du 2-8-2005). Des objectifs et une méthodologie que la Banque Mondiale accompagne. La dernière mesure en date n'est autre que l'approbation, le 30 juin dernier, par le Conseil d'administration de la Banque Mondiale d'un prêt d'un montant de 150 millions de dollars. Baptisée «Prêt de politique de développement pour le secteur de l'habitat» (HSDPL), cette mesure vise, peut-on lire dans le site Internet de la banque (www.worldbank.org), à «appuyer les efforts du gouvernement marocain pour créer un environnement favorable au secteur de l'habitat et améliorer de façon significative l'accès des pauvres, dans le milieu urbain, à un habitat salubre». Faisant partie de la nouvelle stratégie de coopération de la Banque Mondiale avec le Maroc (CAS 2005-2009), ce projet appuie le deuxième objectif de cette stratégie qui consiste à lutter contre l'habitat insalubre et renforcer l'accès des pauvres à un habitat salubre, à des prix abordables. Plus en détail, le projet se veut un moyen de contribuer à une meilleure efficacité de la fonctionnalité générale du secteur, en réduisant les distorsions actuelles du marché de l'habitat et en permettant aux entreprises privées de participer pleinement à la production et à la commercialisation des biens d'habitat. Le nouveau projet assistera le gouvernement dans la définition et la mise en place de politiques et de programmes spécifiques ciblant les pauvres en milieu urbain, spécialement ceux vivant dans les bidonvilles, qui continueront à bénéficier de subventions publiques. Les réformes appuyées par le prêt visent le renforcement de l'environnement institutionnel, en termes de régulation et de fiscalité. Cela sera possible à travers, d'abord, la modernisation des normes de planification urbaine, ensuite avec la restructuration et la réorientation des entreprises et d'agences d'habitat public et en fin par le biais de la rationalisation et la simplification des impôts et des subventions relatifs à l'immobilier. Egalement au menu de ce programme, le renforcement de l'accès des ménages, à faible revenu, à un habitat salubre de meilleure qualité. Les dispositifs à mettre en place pour y arriver se résument en l'expansion des programmes d'habitat social, l'amélioration de l'efficacité du marché de bail et le renforcement de l'accès du secteur informel et des ménages à faible revenu aux programmes de financement d'habitat. Traduisant aussi bien la confiance que la Banque Mondiale place dans le gouvernement marocain que l'urgence d'une action sur le terrain, le montant de ce prêt est d'ores et déjà débloqué.