Le taux de pauvreté absolue a reculé de 14,1% en 18 ans L'Observatoire national du développement humain (ONDH) a organisé le 8 juin un webinaire destiné à la présentation des résultats de l'étude sur «La Dynamique de la pauvreté au Maroc». Il ressort de cette étude que le taux de pauvreté absolue a reculé au Maroc. L'exploitation des données issues des cinq premières vagues de l'enquête de panel des ménages de l'ONDH entre 2012 et 2019 a montré que le taux de pauvreté absolue est passé de 15,3% en 2001 à 1,2% en 2019 au niveau national. Le taux de pauvreté relative a également baissé entre 2001 et 2019 en passant de 20,4% à 17,7%. Cela dit, ce taux continue d'être élevé en milieu rural où il a atteint 36,8% en 2019. En revanche, l'incidence de la pauvreté relative a reculé de 2,6 points en milieu urbain, en passant 9% à 6,4%. A noter que le taux de pauvreté relative est la proportion des individus dont la dépense annuelle moyenne par personne se situe au-dessous du seuil estimé à 14.667,74 DH. En 2019, près de 45% des Marocains se considèrent subjectivement pauvres (38,6% dans le milieu urbain et 58,4% dans le milieu rural). De plus, la pauvreté subjective affecte l'ensemble des classes sociales du pays mais à des niveaux différents. Le taux de pauvreté subjective a été 55,7% parmi les 20% les plus pauvres (le premier quintile) et 26,7% parmi les 20% les plus aisés (le cinquième quintile). Selon l'ONDH, la pauvreté, une expérience qui concerne un Marocain sur deux. Les résultats tirés de l'enquête panel de ménages de l'ONDH montrent qu'au niveau national, 48,5% de la population a connu au moins une fois une expérience de pauvreté entre 2012 et 2019. De même, 18,2% des individus ont été, entre 2012 et 2019, en situation de pauvreté chronique (34,4% en milieu rural contre 5,5% en milieu urbain). Quant à la pauvreté transitoire, elle a concerné 30,3% des individus au niveau national (21,9% citadins contre 41,3% ruraux). Par ailleurs, l'étude des mouvements à travers le seuil de pauvreté relative entre 2012 et 2019 montre qu'un individu pauvre a plus de chance de sortir de la pauvreté que de le rester (55,7% contre 43,3%). Un individu non pauvre a plus de chance de rester non pauvre (86,3%) que de tomber en pauvreté (13,7%). L'approche longitudinale retenue dans cette analyse permet d'éclairer les facteurs déterminants de l'entrée en pauvreté. Ainsi, l'analyse économétrique a révélé que la composition familiale (nombre d'enfants, monoparentalité, etc.), la situation dans l'emploi et le niveau de scolarité de l'individu ou du chef du ménage auquel il appartient constituent des facteurs clés d'entrée dans la pauvreté relative. De même, par rapport à l'échantillon observé entre 2012 et 2019, le fait de connaître une première expérience de pauvreté accroît les risques d'entrée à nouveau en pauvreté.