Les diplômés subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur le marché de l'emploi. Les jeunes diplômés, sans emploi, prêts à se lancer dans la vie active se voient aussi impactés ce qui suscite une grande inquiétude, source de stress. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a décortiqué les principales caractéristiques du chômage et du sous-emploi en 2020. Une forte hausse du taux de chômage a été observée particulièrement chez les jeunes et les diplômés. En effet, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a augmenté de 6,2 points en passant de 24,9% en 2019 à 31,2% en 2020. Quant aux diplômés, on note une hausse de 2,8 points, passant de 15,7 à 18,5% entre 2019 et 2020. Un taux de chômage de 26,1% pour les diplômés des facultés Selon le HCP, ce sont les diplômés de niveau moyen qui ont enregistré la hausse la plus importante (3,1 points) avec un taux qui est passé de 12,4 à 15,5%. Cela dit, cette hausse est plus prononcée parmi les détenteurs de certificats en spécialisation professionnelle (+7,5 points avec un taux de 28,4% en 2020 contre 20,9% en 2019. Pour les diplômes en qualification professionnelle, le taux de chômage a augmenté de 3,5points en passant de 19,4 à 23%, les diplômes et certificats de l'enseignement fondamental (+3 points avec un taux de 14,1%). Le taux de chômage des diplômés de niveau supérieur a connu une hausse de 2,3 points en s'établissant à 23,9%. A noter que les diplômés des facultés ont été frappés de plein fouet par le chômage avec un taux de 26,1% en 2020 contre 23,6% en 2019, enregistrant une hausse de 2,6 points. Il faut rappeler à ce sujet qu'au cours des années précédentes une aggravation du chômage avait été observée chez les diplômés des facultés et ceux de la formation professionnelle. D'après le document du HCP, les techniciens spécialisés et supérieurs ont affiché un taux de chômage de 30,6% en 2020, en hausse de 1,8 point. Plus de 20% des chômeurs ayant déjà travaillé ont un diplôme de niveau supérieur On apprend également que près des deux tiers, soit 64,1% des chômeurs ayant déjà travaillé ont un diplôme, 43,7% de niveau moyen et 20,4% de niveau supérieur. La grande majorité de ces chômeurs (84%) était des salariés et 13,5% des indépendants. Notons que 51,4% exerçaient dans le secteur des services, 20,3% dans le BTP et 17,3% dans l'industrie y compris l'artisanat. Le tiers d'entre eux (31,5%) exerçait en tant que manœuvres non agricoles, manutentionnaires ou travailleurs de petits métiers, le quart (24,8%) en tant qu'artisans ou ouvriers qualifiés des métiers artisanaux et moins d'un cinquième (18,4%) en tant qu'employés. Le nombre des chômeurs ayant déjà travaillé a explosé en passant de 473.000 en 2019 à 804.000 en 2020. La part de ces chômeurs a atteint 56,2% en 2020, en progression de 13,5 points par rapport à celle enregistrée en 2019. Près de 8 chômeurs ayant déjà travaillé sur 10 résidents en milieu urbain (78,3%) et 76,5% sont des hommes. Plus de la moitié (58,4%) sont des jeunes âgés de 15 à 34 ans. A l'inverse, le nombre des chômeurs n'ayant jamais travaillé a régressé en passant de 633.000 à 625.000, entre 2019 et 2020. Ainsi, la part des primo-demandeurs d'emploi a baissé de 13,4% en passant de 57,2% en 2019 à 43,8% en 2020. Recul du chômage de longue durée La part des personnes en situation de chômage de longue durée (une année ou plus) a reculé de près de 12 points entre 2019 et 2020, passant de 68,2 à 56,3%. La durée moyenne de chômage est passée de 36 à 28 mois au niveau national. Il est important de signaler que la part des personnes en chômage, dû au licenciement ou à l'arrêt de l'activité de l'établissement employeur, s'est située à 38,7% en 2020 contre 26,4% l'année précédente, ce qui correspond à une hausse de 12,3 points. Cette part culmine à 65,9% parmi les personnes en situation de chômage depuis moins d'un an.