La qualité des carburants sera sensiblement améliorée dans les années à venir. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Energie et des Mines. Un plan d'action serait en cours d'élaboration par son département. Primordiale, la question de la qualité des carburants n'est pas liée qu'à la longévité mécanique de nos véhicules. Elle est tout aussi importante vis-à-vis de la santé des citoyens, puisqu'elle agit directement sur la qualité de l'air. C'est notamment le cas du Diesel, qui souffre d'une teneur en soufre encore élevée, bien qu'il y ait déjà au Maroc du gasoil à 350 ppm (particules par millions). Un taux appelé à diminuer sensiblement. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Mohamed Boutaleb, le ministre de l'Energie et des Mines. En effet, interpellé mardi dernier, lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, M. Boutaleb a affirmé qu'à l'horizon 2008, de nouvelles normes entreront en vigueur en matière de qualité des hydrocarbures. En d'autres termes, l'essence et le gasoil auront, à cette échéance, une très faible teneur respectivement, en plomb et en soufre. Le ministre a même affirmé que le marché marocain sera alimenté en gasoil 50 ppm à partir de cette date (2008). Cette possibilité de produire un mazout répondant à ces nouvelles spécifications sera rendue possible grâce aux lourds investissements qui seront réalisés par la Samir dans ses unités de désulfurisation. En outre, ce passage des spécifications des hydrocarbures aux normes européennes, devrait également impliquer les compagnies pétrolières opérant au Maroc. Celles-ci auront la stricte et impérative responsabilité de s'assurer d'une bonne adéquation entre leurs installations (cuves, pompes…) et la qualité des carburants disponibles auprès du raffineur marocain. Autrement dit, les pétroliers devront scrupuleusement veiller à préserver la qualité desdits carburants, durant leur acheminement et leur conditionnement, dernières étapes préalables à la consommation dans les stations-service. En attendant, et selon les propos de M. Boutaleb, une série de mesures ont déjà été entreprises en vue de l'amélioration de la qualité des produits pétroliers. Parmi ces mesures, une décision ministérielle définissant les normes des hydrocarbures en conformité, dans ses grandes lignes, aux critères européens en la matière. Dans ce contexte, il a appelé les compagnies pétrolières à prendre les mesures adéquates pour se conformer aux critères en vigueur et d'adopter une politique environnementale reposant sur la lutte contre la pollution. Après la suppression de l'essence ordinaire depuis le premier juillet, l'offre en carburants pour automobilistes se décline actuellement en quatre produits. En essence, le Super (plombé), ainsi que le Sans Plomb (95) et en Diesel, le Gasoil (10.000 ppm en taux de soufre) et le Gasoil 350 (350 ppm). Mais à l'horizon 2008, cette offre devrait être reconfigurée. En essence, le Super pourrait disparaître, au profit du Sans Plomb 95, qui constituera l'offre de base, tandis que le Sans Plomb à indice d'octane 98 pourrait faire son apparition. Idem en Diesel, où le carburant de base sera le gasoil 350, alors que celui à 50 ppm constituera la meilleure offre. Pour info, l'entrée en vigueur du gasoil 50 sur le marché français est effective depuis le premier janvier 2005, alors qu'elle l'était déjà dans d'autres pays européens. Encore plus faible en soufre, la spécification «10 ppm» est déjà applicable sur quelques marchés comme le Japon, certains Etats américains (dont la Californie), ainsi que les pays scandinaves et notamment la Suède. Une norme qui répond aux exigences techniques des constructeurs automobiles, dont les futures technologies de dépollution des moteurs (filtres à particules, catalyseurs pour éliminer les émissions de dioxydes d'azote) supportent mal la présence de soufre dans le Diesel. Au Maroc, il faudra attendre quelques années encore pour voir du Diesel 10 ppm disponible aux stations-service.