La section marocaine d'Amnesty International met en garde contre tout dépassement en matière de droits de l'homme et les dangers du nouvel ordre du jour mondial, sous couvert de la lutte contre le terrorisme, tout en déplorant la montée en flèche du nombre des victimes de la torture et des mauvais traitements dans le monde. Lors d'une rencontre avec la presse tenue lundi à Rabat à l'occasion de la publication du rapport annuel 2005 d'Amnesty International, les dirigeants de la section Maroc estiment que le nouvel ordre du jour mondial, a fait en 2004, d'innombrables laissés-pour-compte, victimes des crises humanitaires et des conflits oubliés, comme dans le cas du Darfour au Soudan, de la Palestine, de la Tchétchénie, de l'Irak, de Haïti, de la Colombie ou de la République Démocratique du Congo. Le président de la section marocaine d'Amnesty International, M. Mohamed Sektaoui a fait état des nombreux conflits et foyers de tension qui continuent à faire des centaines de milliers de tués ou blessés, de victimes de la torture physique ou de viols et autres abus sexuels parmi les femmes et les enfants, des millions de sans abri en plus d'un milliard de personnes qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté dans le monde. Pour le cas du Maroc qui figure parmi les 149 pays ayant été inclus dans le rapport 2005 de l'organisation internationale, M. Sektaoui a relevé avec satisfaction les grands pas franchis par le Royaume particulièrement dans le domaine des droits de la femme avec l'adoption récemment du nouveau code de la famille qui confère à la gente féminine de nombreux droits dont elle était privée, et consacre l'égalité des époux au sein de la famille. Le responsable d'Amnesty International Maroc a toutefois, insisté à ce propos, sur la nécessité de redoubler d'efforts pour adapter la législation marocaine au droit international et appelé à cette occasion, les organisations non gouvernementales et les associations de défense des droits de l'homme, de se mobiliser pour inciter les autorités marocaines à abolir la peine de mort, à l'instar des 84 nombreux pays qui ont déjà franchis ce cap. De son côté, le président du Comité exécutif de la section marocaine, M. Omar Benomar a pour sa part, affirmé que l'année 2004 a été marquée par de graves violations des droits de l'homme commises sous le couvert de la " lutte contre le terrorisme ", par de nombreux pays, dont les Etats Unis d'Amérique viennent en tête avec les scandales de la prison irakienne d'Abou Ghrib ou celle de Guantanamo (Cuba), où des personnes sont arbitrairement placées au secret sans avoir jamais été jugés ou inculpés. A signaler que la publication du rapport annuel d'Amnesty International sur l'évolution des droits de l'homme dans le monde coïncide avec la journée internationale de soutien aux victimes de la torture organisée le 26 juin courant, et à l'occasion de laquelle Amnesty International a annoncé qu'elle intensifie son action contre " la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants " signalés dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme".