La flambée des prix internationaux des oléagineux amorcée fin 2020 pèse lourdement sur le coût des importations au Maroc et démontre l'importance du développement de filières nationales pour améliorer la souveraineté du pays en huiles et protéines végétales. C'est ce que relève Maghreb Oléagineux dans un communiqué précisant que les besoins moyens du pays sont de 1.080.000 tonnes de tourteaux et 756.000 tonnes d'huiles de graines majoritairement remplis par des importations. «S'ils se maintiennent, les prix du complexe oléagineux pourraient représenter un coût supplémentaire de plus de 3 milliards de dirhams pour la balance commerciale», affirme la même source. Ainsi, la question de l'autonomie en huiles et protéines végétales au Maroc est à l'ordre du jour. En effet, le développement des filières nationales de colza et de tournesol permettrait de réduire la dépendance aux importations, d'améliorer l'équilibre de la balance commerciale et de renforcer l'activité économique notamment dans les zones rurales du pays. En plus, développer une production nationale sera à même de baisser l'impact sur le budget de ménages marocains. «Entamée en 2013, l'émergence des filières de colza et de tournesol vise à développer une production nationale pour satisfaire une part croissante des besoins domestiques en huiles et protéines végétales. Sous l'impulsion du contrat-programme signé entre la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (Folea) et l'Etat, dans le cadre du Plan Maroc Vert, la production a été multipliée par 15 pour le colza et a augmenté de 67% pour le tournesol. Le Maroc a ainsi produit 17.000 tonnes d'huile et 22.500 tonnes de tourteaux de colza et de tournesol en 2019», indique le communiqué soulignant que bien qu'encore faible au regard des besoins, cette production contribue d'ores et déjà à renforcer la souveraineté alimentaire du pays. Au niveau de la couverture des besoins nationaux, elle était de 1,7% en 2019, toutefois «les perspectives sont très encourageantes», selon la même source. En d'ajouter: «La dynamique observée depuis 2013 se confirme cette année encore avec 9.400 hectares de colza emblavés et d'autre part, les prévisions pour le tournesol sont de 20.000 hectares». Plusieurs acteurs du monde agricole s'investissent dans le développement de la production dans le cadre de la stratégie Génération Green comme l'ONCA qui a renforcé son accompagnement auprès des agriculteurs dans les activités de conseil agricole et de formation, ou encore le développement du réseau d'entrepreneurs de travaux agricoles. Le but est d'arriver à 70.000 ha de colza et tournesol à l'horizon 2030. Cela permettrait d'atteindre une production de 126.000 tonnes de graines et une couverture de 10% des besoins du marché marocain. Par ailleurs, l'accès à des semences de qualité et à fort potentiel de rendement est un levier essentiel au développement des cultures oléagineuses. «Avec plus de 1.100 variétés inscrites, le catalogue européen offre aux agriculteurs marocains des semences garanties sans OGM et parfaitement adaptées aux spécificités des bassins de production du Maroc», précise la même source.