Anticiper le positionnement des secteurs porteurs et identifier les filières prometteuses En dépit de l'essor des exportations marocaines, porté par les dynamiques sectorielles, le positionnement du Royaume dans le commerce mondial demeure faible. Le potentiel inexploité est estimé à 15 milliards de dollars. C'est ce que relève l'Association marocaine des exportateurs du Maroc (ASMEX) dans son étude sur l'offre exportable des 12 régions du Maroc élaborée en partenariat avec Mazars et Grant Thornton. L'enjeu étant d'anticiper le positionnement des secteurs porteurs et de filières de niches sur les marchés émergents et/ ou à fort potentiel de croissance insuffisamment adressés par les professionnels marocains. En effet, l'accélération et la pérennité de la dynamique des ventes du Maroc sur le marché national passe par le renforcement du potentiel exportable des régions. L'offre régionale est en effet concentrée dans les grands axes, notamment Casablanca-Settat. De même, la population d'entreprises exportatrices en croissance reste volatile. Dans l'ensemble, l'offre marocaine est adressée à des marchés qui représentent 35% de la demande mondiale. Aussi, près de la moitié des exportations (46%) sont expédiées vers l'Espagne et la France au moment où d'autres marchés porteurs en Europe sont peu ou pas adressés par le Maroc. Retour sur les principales conclusions tirées par la communauté des . Un potentiel de 15 milliards de dollars à gagner Le potentiel des 15 milliards de dollars inexploité sur certains secteurs et régions émane de plusieurs origines. L'Asmex évoque dans ce sens les capacités existantes dormantes, les opportunités offertes par les dynamiques sectorielles, la forte demande mondiale non adressée par les entreprises marocaines et les projets structurants dans les programmes de développement régional. L'Asmex relève, en parallèle, plusieurs potentialités, en l'occurrence la possibilité d'adressage des marchés faiblement exploités, le développement de la production, la compétitivité et la valeur ajoutée des produits ainsi que les incitations spécifiques aux régions. A cela s'ajoutent l'exploitation des opportunités offertes par les pays des accords de libre-échange, l'accompagnement adapté des entreprises exportatrices et l'élaboration de politiques de promotion par marché ciblant les secteurs à potentiel. Quant à la répartition du potentiel global des exportations marocaines par secteur, elle ressort comme suit : 2,85 milliards de dollars pour la chimie et parachimie, 2,64 milliards de dollars pour le textile, 2,14 milliards de dollars pour l'automobile, 1,8 milliard de dollars pour les produits de la mer, 1,7 milliard de dollars pour l'agriculture, 1,07 milliard de dollars pour l'agroalimentaire et 1,06 milliard de dollars pour l'aéronautique. On note par ailleurs un potentiel de 888 millions de dollars pour les industries électriques et électroniques, contre 253 millions de dollars pour les industries métalliques et métallurgiques, 150 millions de dollars pour les matériaux de construction, 121 millions de dollars pour le bois et ameublement, 118 millions de dollars pour le cuir, 44 millions de dollars pour la plasturgie et 29 millions de dollars pour l'industrie pharmaceutique. Répartition du potentiel global des exportations marocaines par secteur Répartition des exportateurs/exportations par région Se référant à cette étude de l'Asmex, la forte concentration des exportateurs et des exportations autour de la région de Casablanca-Settat génère un déséquilibre régional au niveau des potentialités d'exportation et un décalage entre les zones de production et la localisation des exportateurs. Selon les données formulées, 75% de la production halieutique est concentrée au niveau du Sud transitant pour l'export par Agadir ou Casablanca. De même, la production agricole est essentiellement exportée depuis Casablanca et ce en dépit qu'elle soit répartie sur l'ensemble du territoire national. L'Asmex relève par ailleurs que les exportateurs marocains sont marqués par leur irrégularité. Seuls 25% sont récurrents au moment où le turnover annuel tourne autour de 50%. Etude sur l'offre exportable des régions : Quelle finalité ? A travers cette étude, l'Asmex ambitionne d'élaborer un contrat-cadre avec la tutelle en vue de mettre en place une stratégie de développement des exportations marocaines et de formuler un mode de gouvernance approprié pour la mise en œuvre des mesures et actions à fort impact à court et moyen termes. L'Asmex a identifié dans ce sens 5 facteurs clés pour l'atteinte de l'objectif de l'étude. Citons dans ce sens la fédération de toutes les synergies vers un label «Made in Morocco» fort, la définition d'une vision pour le développement des exportations en consolidant les marchés actuels et en développant les marchés à venir ainsi que la diversification des marchés et secteurs et la création d'une forte valeur ajoutée à l'export. Parmi les facteurs relevés figurent également l'impulsion d'une dynamique régionale et d'un ancrage territorial et l'accélération de la mise en place d'un modèle de compétitivité de l'entreprise marocaine. Quant aux enjeux à prendre en compte pour l'élaboration de la feuille de route, l'Asmex énumère la promotion des facteurs de différenciation, l'internationalisation des entreprises marocaines, la prise en compte du développement de la concurrence africaine et le leadership marocain sur le continent face à la concurrence des pays africains émergents.