La police espagnole a arrêté lundi trois nouvelles personnes soupçonnées d'avoir participé au financement, par l'argent de la drogue, des attentats du 11 mars 2004 et d'avoir fourni des armes et des explosifs aux auteurs présumés de ces attentats, a-t-on annoncé mardi de source officielle à Madrid. Dans un communiqué, la direction générale de la police espagnole précise qu'il s'agit de trois Marocains, Mourad Bhar, alias "Ismail" (20 ans) et des frères Abdelkhaleq (29 ans) et Abdelhaq Chergui (32 ans), tous natifs de Tanger. Mourad Bhar qui a été arrêté à Madrid s'adonnait au trafic de drogue dont le produit aurait servi au financement de ces attentats. Il est accusé d'appartenance à une bande armée, trafic de drogue et stockage d'armes et d'explosifs. La police le soupçonne d'avoir partagé un appartement à Madrid avec l'un des inculpés, Rafa Zouheir, durant les jours qui ont précédé et suivi les attentats du 11 mars. Abdelkhaleq Chergui arrêté également à Madrid est poursuivi pour les mêmes motifs d'appartenance à une bande armée, trafic de drogue d'armes et d'explosifs et falsification de documents. Il aurait été, à son tour, en relation avec d'autres auteurs présumés des attentats, notamment Sarhane Abdelmajid Fakhet, dit le "tunisien", Rachid Aglif, "le lièvre", Faysal Allouch et Mohamed Belhaj. La Police espagnole a établi qu'il aurait effectué plusieurs voyages en Hollande, en Belgique et au Maroc dans les jours ayant précédé les attentats dans le cadre des préparatifs des massacres dans les trains de banlieue de la capitale espagnole. Il aurait également vendu des téléphones portables au "tunisien" et fourni de fausses pièces d'identité belges à d'autres islamistes impliqués dans les attentats, notamment à Jamal Ahmidane, dit "le chinois". Son frère Abdelhaq, arrêté à Grenade était en dernière année de formation d'ingénieur en Télécommunications. Selon les enquêteurs, ses connaissances techniques auraient servi à la manipulation des téléphones portables utilisés pour l'explosion des charges de dynamite posées dans les trains de Madrid. Il serait impliqué également dans le trafic de son frère en matière de drogue et d'armes en relation avec les attentats. La police espagnole a procédé par ailleurs à plusieurs perquisitions dans les domiciles et les commerces gérés par ces Marocains, notamment des téléboutiques, un restaurant et des boutiques de prêt-à-porter à Madrid et à Grenade.