Après plusieurs jours de doute, la capitale du Royaume a finalement été désignée comme le siège du Conseil des communes et régions d'Afrique (CCRA). La bataille entre le Maroc et l'Afrique du Sud au sujet de l'accueil du siège du fraîchement créé du Conseil des communes et régions d'Afrique (CCRA) a été finalement remportée par le Royaume. Rabat a été ainsi désignée comme le siège de ce Conseil, dont le Congrès constitutif s'est achevé mercredi à Pretoria, en Afrique du Sud justement, avec la participation des élus et maires des villes africaines. Même s'il s'agit d'une victoire partielle, c'est une victoire quand même. Et pour cause, au terme de trois jours de travail acharné et de lobbying, Rabat a été élue capitale de l'Afrique et siège de la nouvelle instance pour une durée de trois ans, c'est-à-dire jusqu'à la tenue du prochain congrès. Malgré une opposition farouche des délégués sud-africains, le Maroc a donc pu obtenir ce siège avec l'appui des représentants d'un grand nombre de pays africains, "en signe de reconnaissance, affirment-ils, du rôle du Royaume et de SM le Roi Mohammed VI dans le soutien des causes de développement et de la paix sur le continent". Le CCRA est le fruit d'un long processus de fusion des trois précédentes associations d'élus locaux du continent. Il s'agit de l'Union africaine des autorités locales regroupant les pays anglophones, l'Union des villes africaines réunissant les Etats francophones, et l'Union des villes et capitales lusophones d'Afrique, qui réunit les pays lusophones. Le Maroc était représenté par une délégation qui comprend une quinzaine de présidents des conseils communaux conduits par Omar Bahraoui, maire de Rabat et président de l'Association nationale des collectivités locales. La délégation marocaine était également composée de professeurs universitaires, de membres de l'Union des villes africaines, ainsi que des représentants du ministère de l'Intérieur. A l'occasion de cette rencontre à Pretoria, Omar Bahraoui a été élu vice-président de la nouvelle instance panafricaine pour la région Afrique du Nord, un des cinq adjoints du Sud-africain Smangaliso Mkhatshwa, désigné à la tête de cette instance. Rappelons que l'Afrique du Sud avait exercé d'importantes pressions sur les délégations participantes dans le but d'accueillir le siège de la CCRA. Les élus sud-africains sont allés jusqu'à déclencher une vaste campagne de dénigrement pour s'adjuger ce siège, initialement prévu à Rabat. L'argument récurrent des élus de ce pays qui a pris soin d'inviter des représentants de la pseudo-rasd, était que le Maroc ne fait pas partie de l'Union africaine (UA). A cet effet, et pour mieux isoler le Maroc et installer le CCRA dans le giron de l'UA, les organisateurs sud-africains ont également invité le président en exercice de l'UA, le chef d'Etat du Nigeria, Olesegun Obasanjo, qui a dû faire un passage éclair à Pretoria sur sa route vers la Libye (pour assister au Sommet sur la crise de Darfour), pour insister sur le fait que le CCRA est bien une des structures de l'Union. En fin de compte, ni les gesticulations du maire de la capitale sud-africaine, ni celles des polisariens, ni encore la présence d'Obasanjo n'ont servi à quelque chose. C'est la candidature de la capitale marocaine qui fut retenue. Et pour cause, un grand nombre de délégués africains ont menacé de retirer l'Union des villes africaines de cette instance, si elle vient à suivre le dictat sud-africain.