Des organisations non gouvernementales ont interpellé, mardi à Rabat, le gouvernement pour qu'il respecte ses engagements à l'égard de la femme. Le gouvernement doit respecter ses engagements à l'égard de la femme en définissant une politique claire et cohérente en faveur de l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, a souligné Amina Lemrini, membre du bureau de l'Association Démocratique des Femmes du Maroc (AFDM), lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation du rapport des ONG parallèle au rapport périodique du gouvernement sur la mise en oeuvre de la Convention Internationale de lutte contre toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme (CEDAW). Le rapport parallèle des ONG, qui devrait être examiné, mardi, à New York lors de la 29 ème session du comité CEDAW, a pour objectif la présentation d'un point de vue non gouvernemental sur la mise en oeuvre des conventions, a ajouté Mme Lemrini. « Il constitue, également, un outil à la fois d'interpellation et de participation » a-t-elle fait savoir ajoutant que ce document est « l'aboutissement d'un travail d'investigation, et de concentration ». Ce rapport, élaboré par vingt-deux ONG, comporte six questions « fondamentales structurelles et à portée stratégique sur lesquelles les ONG souhaitent que le Comité CEDAW interpelle le gouvernement marocain », a noté la représentante de l'AFDM. Ces questions « critiques » ont trait à « l'absence au Maroc d'une politique claire et cohérente en faveur de l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, au Code du statut personnel et à l'égalité entre les femmes et les hommes ». Les ONG déplorent également l'absence d'une stratégie volontariste et intégrée pour la promotion de la culture de l'égalité et la violence à l'encontre des femmes. Selon elles, le partenariat entre l'Etat et les ONG n'est pas en mesure de développer des synergies. Le document des ONG traite, aussi, de la consolidation du principe de l'égalité en rappelant les principales évolutions concernant les droits des femmes, les réalisations et les limites. Les représentantes de la société civile ont, par ailleurs, examiné sept domaines prioritaires en mettant en exergue les acquis, les résistances et les recommandations, notamment l'harmonisation des lois, la participation politique et publique, l'éducation et la diffusion de la culture égalitaire. Il s'agit également de la santé reproductive, de l'emploi et la participation économique, des populations vulnérables et de la protection des femmes contre la violence.