Il s'agit du premier ouvrage à paraître dans le cadre de la collection «Kayna», dirigée par Bahaa Trabelsi Ce livre se donne pour objectif de dévoiler les dynamiques produisant la dépréciation du sexe féminin dans l'ordre patriarcal basé sur le principe du primat de la masculinité, avec son corollaire: l'exploitation sociale, politique, économique et sexuelle des femmes. «Le sexe nié. Féminité, masculinité et sexualité au Maroc», le nouveau livre signé Osire Glacier vient de paraître chez l'édition La Croisée des chemins. Il s'agit du premier ouvrage à publier dans le cadre de la collection Kayna, dirigée par l'écrivaine Bahaa Trabelsi. Il faut dire que cette œuvre est le fruit d'une longue réflexion portant sur l'infériorisation des femmes au Maroc en particulier, et dans la quasi-totalité des sociétés humaines en général. L'auteure, Osire Glacier, y examine comment les thèmes du corps, du féminin, du masculin et du sexuel sont établis et véhiculés par le langage, les médias, la littérature et les textes de loi dans le Maroc post-indépendance. Elle rappelle dans ce cadre que les études quantitatives du Forum économique mondial, le Maroc se classe 139e sur une liste de 145 nations en matière d'égalité entre les femmes et les hommes. Elle note de plus que l'égalité des sexes n'est atteinte dans aucun pays du monde. «La présente étude se donne-t-elle pour objectif de dévoiler les dynamiques produisant la dépréciation du sexe féminin avec son corollaire : l'exploitation sociale, politique, économique et sexuelle des femmes. Ce faisant, elle expose le rôle central joué par l'écriture sociopolitique du corps, de la féminité et de la masculinité dans la hiérarchisation des sexes d'une part et elle élucide la fonction assurée par la sexualité dans la concrétisation, la stabilisation et la pérennisation de cette hiérarchisation d'autre part», peut-on lire d'un extrait du livre. L'auteure souligne également des survivances de l'ordre patriarcal dans les langues française et anglaise ainsi que dans l'imaginaire du cinéma de Hollywood. «En ce qui concerne l'ordre patriarcal, sa production est double. Il produit un masculin associé à la domination, l'agressivité et la violence ; et inversement, un féminin associé à la soumission, la passivité et la douceur. En d'autres termes, il produit des femmes et des hommes, et donc ultimement il donne naissance à deux groupes sociaux distincts, d'autant plus distincts qu'un différentiel de pouvoir et de privilèges est associé à leur citoyenneté», lit-on dans un extrait du chapitre I «Un corps nié». Ce livre se donne donc pour objectif de dévoiler les dynamiques produisant la dépréciation du sexe féminin dans l'ordre patriarcal basé sur le principe du primat de la masculinité, avec son corollaire : l'exploitation sociale, politique, économique et sexuelle des femmes. En conclusion, l'auteure avance des solutions concrètes visant à réhabiliter leur dignité. «Assurément, le travail sociopolitique continu d'éducation, d'endoctrinement, de propagande et de dressage des corps est tellement intrusif qu'il est censé inculquer les principes, perceptions, comportements et appréciations de valeurs de l'ordre masculin aux enfants et aux jeunes adultes», écrit-elle, en ajoutant : «Amputant leur potentiel humain, cet ordre les réduirait ainsi aux catégories du féminin et du masculin, prêts à jouer à la maturité leur rôle sociopolitique de femme et d'homme. Mais la vie garde toujours une dimension imprévisible. Des individus refusent de se plier à ces catégories et aux rôles qui leur sont assignés, ou encore à certaines responsabilités associées à ces rôles. C'est là qu'intervient la loi, telle que légitimée par les interprétations masculines de la religion. Elle précipite dans l'illégalité tout individu qui refuse de se soumettre à l'ordre masculin».